Microsoft se donne une heure pour convaincre les entreprises

Tourner la page Windows 8

Windows 8, est, à quelques irritations près, un excellent système d’exploitation, innovant, qui permet d’utiliser aussi des ordinateurs et des tablettes à écran tactile. Encore plus optimisé que Windows 7, il nécessite moins de RAM, démarre plus vite et consomme moins d’énergie. Windows 8.1 est encore meilleur, supprimant un certain nombre de frustrations pour les utilisateurs de claviers et de souris.

Pourtant, la perception globale est que cet OS est raté, et qu’il ne faut surtout pas l’utiliser.

Microsoft est très largement responsable de cet état de fait. Le lancement en octobre 2012 a été bâclé, malgré des inquiétudes émises à son sujet publiquement par des observateurs bien avant.

Le lancement simultané de Windows RT, un nom incompréhensible qui sème la confusion avec WinRT, une couche de Windows 8, a troublé les consommateurs.

La nouvelle interface, Metro (aujourd’hui renommée Windows Store ou Modern), totalement différente de l’interface utilisateur de Windows ayant jusqu’alors peu évolué depuis plus de dix ans, est la première interaction de l’utilisateur avec le nouveau système. Aucune aide, aucun tutoriel, aucune vidéo pour expliquer son fonctionnement. L’écran d’accueil, à bien des égards supérieur au menu démarrer, n’est pas non plus expliqué et logiquement, les utilisateurs ne sachant pas s’en servir, sont frustrés.

Malgré cela, Microsoft ne fera quasiment aucun effort pour expliquer la nouvelle interface, et persistera à ne pas donner aux utilisateurs ce qu’ils souhaitent : un menu démarrer. Une belle aubaine qui dure depuis déjà deux ans pour les concurrents Apple et Google.

Dès lors il n’y a plus le choix, il faut tourner la page et faire oublier Windows 8 le plus vite possible.

 

Windows 9, nom de code Threshold

Aujourd’hui, c’est ce que Microsoft va tenter de faire lors d’un événement à San Francisco ce mardi 30 septembre 2014. Elle se donne une heure pour convaincre un auditoire trié sur le volet, de l’intérêt de Windows 9 pour les entreprises.

L’enjeu est majeur. Microsoft ayant perdu, pour l’instant, la bataille pour le grand publique, qui se précipite sur des tablettes et des smartphones Google et Apple, elle doit impérativement séduire sa clientèle fidèle et lucrative: les professionnels et les entreprises.

 

Le premier aperçu officiel du futur OS sera présenté.

Les rumeurs font état :

– D’un menu démarrer traditionnel, mais pouvant accueillir des vignettes dynamiques ;

– De la possibilité d’utiliser les applications Windows Store dans des fenêtres ;

– D’une harmonisation du design ;

– De bureaux virtuels.

 

Cette année, les rumeurs ont été étonnamment proches de la réalité : on a su par exemple, depuis des mois, avec précision, ce que seraient les iPhone 6 et 6 Plus, l’iOS 8 ou le système d’exploitation Yosemite.

On espère pourtant que Microsoft est parvenue à conserver des secrets.

Car si les rumeurs sont exactes, c’est bien peu pour justifier un changement de version. Windows 9 ne serait qu’un correctif pour Windows 8 et dans ce cas, espérons-le, gratuit.

 

D’après Mary Jo Foley, l’une des journalistes les plus au fait de ce qui touche Microsoft, un véritable travail de fonds aurait été effectué pour faciliter les retours d’expérience des utilisateurs, la détection des bogues, le déploiement de nouvelles fonctionnalités et la distribution de mises à jour.

Un nouveau système de télémétrie, nom de code Asimov, serait intégré à Windows 9 et permettrait de savoir en quasi-temps réel ce qui se passe sur les ordinateurs des utilisateurs. Ce qui permettrait à Microsoft de savoir rapidement si une nouvelle fonctionnalité est populaire ou non.

Il fallait environ trois à six mois pour présenter un aperçu quasi définitif d’une version de test de Windows. Avec Windows 9, un mois serait suffisant.

Avec ce changement, Microsoft prépare probablement un passage à Windows en tant que service, avec un abonnement mensuel comme pour Office 365. Windows 9 serait alors la dernière version majeure de Windows. Reste à savoir si cela peut intéresser les entreprises qui ne mettent à jour Windows que toute les deux ou trois version en moyenne.