Alexa Voice Service
Amazon vient de présenter sa propre version d’un assistant personnel, qui pourrait concurrencer Cortana de Microsoft, Google Now ou Siri d’Apple.
Il s’agit d’Alexa Voice Service, un service cloud qui permet d’intégrer une expérience vocale aux appareils connectés. L’utilisateur peut alors poser des questions à Alexa, qui sait de base répondre à des questions d’ordre général, fournir des prévisions météo ou interroger Wikipedia.
C’est le service qui est utilisé dans Amazon Echo, un périphérique qui répond aux questions posées oralement, vendu exclusivement aux États-Unis.
Désormais, Amazon va ouvrir ce service aux développeurs tiers, qui pourront l’utiliser dans leurs applications mobiles ou leurs appareils connectés.
Pour cela, ils devront programmer un ‘talent Alexa’ (Alexa Skill), qui permettra à Alexa de répondre à des questions, ou d’effectuer des actions spécifiques.
Un système domotique pourra ainsi être contrôlé par la voix pour allumer ou éteindre des lumières. Un système d’alarme pourrait donner le statut de l’alarme à distance.
L’avantage pour les développeurs : ils n’ont pas à gérer le traitement et la reconnaissance de la parole, des processus extrêmement complexes et évolutifs.
Les développeurs pourront utiliser des collections d’interfaces de programmation, ASK (Alexa Skills kit) et d’outils qui permettraient d’intégrer leurs propres services Web et de développer des Alexa Skills en quelques heures.
On ne sera pas surpris d’apprendre qu’Amazon recommande l’utilisation de son nouveau service AWS Lambda, pour faire vivre ces compétences.
Alexa ne comprend pour l’instant que l’anglais, ce qui limite sérieusement son attractivité internationale.
Alexa Fund
Pour favoriser le développement de l’écosystème, Amazon lance le fonds Alexa, doté de 100 millions de dollars.
Il a pour but de favoriser le développement de solutions utilisant AVS, et de soutenir les start-up qui veulent développer de nouvelles capacités pour les appareils compatibles avec AVS.
Enfin, Amazon entend aussi financer des avancées scientifiques dans les domaines liés à la voix, comme la compréhension du langage naturel, reconnaissance automatique de la parole ou synthèse vocale.
Au lancement du fonds, un capital d’amorçage est investi dans 7 start-up :
Orange Chef, dont l’application mobile pour la cuisine Countertop pourra répondre à des questions telles que ‘combien y a-t-il de calories dans mon blender ?’
Scout Alarm, qui produit des systèmes d’alarmes pour les maisons.
Garageio, dont le produit BlackBox permet un contrôle par smartphone des portes de garage.
Toymail, qui offre des jouets permettant aux parents de communiquer avec leurs enfants.
Dragon Innovation, un fournisseur de produits et de services pour start-up, destinés à faciliter le développement de nouveaux produits et services.
MARA, un assistant sur smartphone de course à pied .
Mojio, qui offre un dongle se fixant sur le port OBD-II d’une voiture, et une application mobile pour avoir des informations sur sa voiture, améliorer sa conduite, économiser du carburant.
Un service stratégique
Les assistants virtuels sont stratégiques pour les plateformes, car populaires – aux États-Unis, deux tiers des possesseurs de smartphones les utilisent au moins une fois par semaine. Une proportion qui devrait augmenter à mesure que les assistants progressent et deviennent de plus en plus utiles.
Lors de la dernière conférence BUILD, Microsoft a ainsi introduit l’interface de programmation Voice Command Definition qui permet à des éditeurs tiers d’intégrer leurs applications universelles avec Cortana. Et Cortana sera bientôt disponible sur les ordinateurs avec Windows 10, sur les consoles de jeux vidéo Xbox One. Enfin Cortana sera aussi bientôt disponible sur Android et iOS.
Google explore une voie similaire avec l’ouverture de sa plateforme Google Now aux développeurs.
Alors que Siri est un peu en retrait, Alexa pourrait venir jouer les trouble-fêtes. Amazon est probablement l’entreprise la plus à même de concurrencer le triumvirat.
AWS est l’une des références les plus respectées du monde des nuages informatiques publics, et Amazon est l’une des marques les plus connues du grand public.
Le défaut principal d’Alexa est que la solution n’est pas polyglotte, et qu’elle se limite à l’anglais.
Comme on peut le constater avec le déploiement sur plusieurs années de Cortana à l’international, il faut des ressources considérables pour internationaliser la reconnaissance de la parole. Il ne s’agit pas seulement de comprendre la grammaire et les mots, il faut comprendre la culture et la société pour contextualiser les questions d’un utilisateur.