La Chine muselle le Web après les manifestations à Hong Kong

Hong Kong

Depuis sa rétrocession à la Chine en 1997, Hong Kong est une « Région administrative spéciale » de la Chine, avec sa propre assemblée législative. Le chef de l’exécutif est élu pour moitié au suffrage universel et pour moitié par un ensemble plus ou moins clair de représentants de différents corps de métiers et organisations.

La Chine a promis que les habitants pourraient choisir librement leur propre chef à partir de 2017.

Mais un livre blanc de la Chine, publié le jour de l’anniversaire de Tiananmen, déclare la compétence universelle de Pékin sur Hong Kong, ce qui pour ses habitants est en contradiction avec la loi fondamentale (la constitution) de Hong Kong : « un pays, deux systèmes ».

De plus, la Chine indique que seuls les candidats qui « aiment la Chine » pourront prétendre à l’élection en tant que chef de l’exécutif.

 

Le référendum

Un référendum non officiel sur la façon d’élire le chef de l’exécutif, a alors été organisé sur deux jours fin juin par Occupy Central with Love and Peace.

Il a recueilli les voix de près de 800 000 Hongkongais, soit 22 % de l’électorat. C’est 8 fois plus que les prévisions des organisateurs.

Les autorités chinoises n’ont pas du tout apprécié le référendum, considéré comme une « farce illégale« .

 

La marche du premier juillet

Le premier juillet, comme tous les ans depuis la cessation de Hong Kong à la Chine en 1997, les habitants ont protesté pour demander la démocratie.

Cette année, malgré la chaleur torride et les menaces de tempêtes tropicales, 500 000 des 7 millions de Hongkongais ont défilé dans les rues. C’est la plus grande manifestation depuis 1997, en réaction directe au livre blanc.

 

Le musellement

Depuis, la Chine, qui bloquait déjà toutes les recherches sur le sujet à l’intérieur de la Chine, muselle complètement le Web.

Flickr, un service de stockage de photographies de Yahoo, et OneDrive, un service de stockage de fichiers de Microsoft, ne fonctionnent plus en Chine. Ostensiblement pour interdire de publier des photographies du référendum et de la marche.

Deux services de messagerie instantanées, Line et Kakao, ne fonctionnent plus.

Weibo, la plate-forme de microblogging (le Twitter Chinois) annonce qu’elle est encore plus censurée que lors de l’anniversaire de Tiananmen.

Sur un échantillon de 50 000 blogueurs, 2 000 articles auraient été effacés.