Numericable-SFR offre 10 milliards pour le rachat de Bouygues Telecom

D’après le Journal du Dimanche, Patrick Drahi aurait présenté il y a une dizaine de jours une offre de rachat de dix milliards d’euros à Bouygues Telecom.

Ce n’est pas la première fois que le propriétaire de Numericable SFR cherche à racheter l’opérateur mobile. Au début de l’année, il avait proposé 7,5 milliards d’euros, quelques mois après l’offre de Free pour 6 milliards.

Anticipant les objections probables de l’Autorité de la concurrence, Drahi négocierait avec les autres opérateurs : Numéricable-SFR récupérerait la clientèle de Bouygues Telecom, et d’autres opérateurs, probablement Free, rachèteraient les infrastructures, une partie du réseau commercial, et des fréquences.

Free avait déjà offert 1,8 milliard d’euros à Bouygues en 2014 pour son réseau.

Le conseil d’administration de Bouygues se réunira demain pour étudier l’offre. Son PDG Martin Bouygues exigerait au moins 11 milliards, soit la quasi-totalité de la valeur du groupe Bouygues dans son ensemble.

Mais le problème de fonds reste l’accord des autorités. Un administrateur du groupe aurait affirmé :

« Des offres de Drahi, on en reçoit tous les quinze jours. Si la sienne est conditionnée au feu vert de l’Autorité de la concurrence, on ne la regardera même pas. »

Le pouvoir politique n’est pas enthousiasmé par une telle perspective, qui contredit largement les arguments de la viabilité d’un marché français à quatre opérateurs avancés pour l’arrivée de Free Mobile ; qui ne laisse pas espérer de gain pour les consommateurs ; et qui devrait rapidement déboucher sur des milliers de pertes d’emplois.

Le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, affirme :

«Je dis et répète que la consolidation n’est pas aujourd’hui souhaitable. L’emploi, l’investissement et le meilleur service aux consommateurs sont les priorités. Or les conséquences d’une consolidation sont à ces égards négatives, comme l’ont prouvé les cas récents en Europe»

Enfin, on peut se demander quel serait l’impact de dix milliards de dettes supplémentaires sur la solidité du groupe Altice, qui croule déjà sous plus de 32 milliards de dettes.