Dans sa quatrième année à la tête de Yahoo, Marissa Mayer n’aura toujours pas réussi à convaincre du redressement de l’ancien géant, ni même à augmenter son chiffre d’affaires, malgré des acquisitions en cascade. Au troisième trimestre, le chiffre d’affaires attribuable directement à Yahoo est en baisse en glissement annuel de 8,3 % à 1,003 milliard de dollars, un montant inférieur aux attentes des analystes financiers, et la plus grande baisse du chiffre d’affaires trimestriel depuis 2009.
Le résultat net s’élève à 76 millions de dollars, contre 6,774 milliards de dollars il y a un an avec la vente partielle d’Alibaba.
Pour le quatrième trimestre, Yahoo prévoit un chiffre d’affaires compris entre 920 et 960 millions de dollars, quand la moyenne des prévisions des analystes financiers était de 1,08 milliard.
L’Internal Revenue Service, le Fisc américain, a refusé de délivrer une décision anticipée sur le montage juridique qui permettrait à Yahoo de vendre le reste de sa participation dans le géant chinois du commerce en ligne Alibaba sans payer d’impôt sur la plus-value. La vente est reportée à janvier 2016 au plus tôt.
Et Yahoo vient d’officialiser un accord avec Google qui lui fournira des services de moteur de recherche et de publicité, en complément des services de Microsoft. Cet accord pourrait poser problème aux autorités antitrust américaines, qui avaient refusé un accord similaire en 2008. L’accord confirme indirectement que Yahoo n’arrive à rien avec son système interne, développé depuis de nombreuses années pour reprendre de l’indépendance.
Mayer, une ancienne de Google, avait publiquement estimé que les revenus issus de l’accord avec Microsoft étaient largement inférieurs aux attentes. En avril, elle obtenait de Microsoft une modification de l’accord, qui perdait son exclusivité.
Le cours de l’action a perdu près de 6 % depuis l’annonce. Depuis le début de l’année, il est en baisse de plus de 35 %.
Les revenus ‘Maven’ (mobile, vidéo, natif et social, au cœur de la stratégie de Mayer) sont en hausse en glissement annuel de 43 % pour atteindre 38 % du chiffre d’affaires tiré du trafic. Les revenus mobiles représentent 24 % du chiffre d’affaires, contre 20 % il y a un an. On est loin de Facebook, qui tire les trois quarts de son chiffre d’affaires de la publicité sur mobile, contre 0 % il y a trois ans.
Yahoo est toujours l’une des premières destinations des internautes, ce qui pourrait en faire une cible d’acquisition.