Dans le cadre de l’un des procès antitrust du gouvernement contre Google, un expert témoin a révélé que l’entreprise reversait 36 % des revenus issus des recherches sur le navigateur Safari et sur les iPhone à Apple.
Un chiffre que malgré lui, Sundar Pichai, CEO de Google, a dû confirmer aujourd’hui, lors de son audition dans le procès qui l’oppose à Epic Games.
Cet éditeur de jeu, connu pour sa franchise Fortnite, également un distributeur de jeux vidéo de tiers, tente de convaincre le jury de la Cour fédérale de San Francisco, qu’en accaparant 15 à 30 % des revenus des achats dans les applications, facturés par le système de paiement Google Play, Google a illégalement porté tort aux consommateurs comme aux développeurs de logiciels.
Les analystes estiment ainsi que Google paie 15 à 20 milliards de dollars à Apple chaque année, pour le privilège d’être le moteur de recherche par défaut de sa plateforme iOS. Soit 15 à 20 % du résultat net d’Apple en 2021, et sans doute plus de 80 % de toutes les sommes déboursées par Google en 2021 pour que son moteur de recherche traite par défaut les requêtes sur les téléphones et les navigateurs.
En comparaison, Samsung, premier vendeur de téléphones Android, ne percevrait qu’un taux de 16 %.
Malgré ces chiffres, Pichai tente de convaincre le jury que Google et Apple sont des concurrents féroces sur leurs plateformes Android et iOS.
Apple exploite exactement le même argument pour expliquer aux législateurs qu’il n’abuse pas illégalement de sa position dominante avec son monopole de la distribution sur iOS, puisque iOS serait en concurrence féroce avec Android.
Même avec ces paiements gigantesques, le magasin Play Store est fort lucratif pour Google, avec près de 10 milliards de dollars de bénéfice en 2020.
Il y a une quinzaine de jours, Pichai comparaissait à Washington, afin de répondre aux allégations du gouvernement selon lesquelles Google aurait étouffé la concurrence et l’innovation en abusant de la position dominante de son moteur de recherche.