Santander lance un service de change basé sur la chaîne de blocs

Santander serait la première banque à lancer un service de paiement international basé sur la technologie de la chaîne de blocs (blockchains).

Nommé One Pay FX, le service est disponible à partir d’aujourd’hui pour les clients en Espagne, Royaume-Uni, Brésil et Pologne.

L’objectif à terme serait de transformer le service en application indépendante, utilisable par des tiers.

One Pay FX utilise la technologie de registre comptable distribué xCurrent, développée par Ripple. Ses deux avantages seraient de réduire le temps nécessaire à une transaction : le jour même, voire pour le lendemain, et d’indiquer le montant exact dans la monnaie d’arrivée, avant que la transaction ne soit effectuée.

La banque a investi dans Ripple, une jeune pousse californienne, en 2015. Santander est la première banque par capitalisation boursière de l’Union européenne. Elle compte 133 millions de clients et 14 000 agences dans le monde.

Ana Botin, présidente exécutive de Banco Santander, ambitionne de proposer avant l’été des transferts immédiats entre plusieurs marchés.

Initialement, le registre comptable distribué a été inventé par les créateurs de la cryptomonnaie bitcoin.

La chaîne de blocs est une technologie très à la mode dans la finance. Elle permettrait aux acteurs financiers d’économiser des frais informatiques en limitant la redondance des bases de données des acteurs, et en protégeant contre la falsification. Au lieu d’être stockées dans les livres comptables de chaque acteur, les données sont stockées dans une base de données distribuée. Les informations sont vérifiées et groupées régulièrement en blocs, qui sont chiffrés, et liés à d’autres blocs.

Elle permettrait aux clients de bénéficier de services de paiements plus rapides, plus fiables, et moins coûteux.

De nombreuses questions restent toutefois en suspend pour cette jeune technologie.

Reposant sur des opérations cryptographiques qui doivent être très difficiles à inverser, ces chaînes de blocs ont un coût énergétique qui pourrait être qualifié de déraisonnable.

Pour la sécurité, et la soi-disant protection contre la falsification, on n’est pas à l’abri d’erreurs de programmation, dans le système comme dans les contrats numériques.

Ces erreurs sont plus difficiles à corriger que sur des systèmes traditionnels, car on doit dans certains cas créer une bifurcation entre la chaîne de bloc boguée et celle qui est corrigée. Si la chaîne de blocs est liée à un portefeuille virtuel, l’utilisateur hérite de toutes les difficultés liées à ce dernier : risque de perte, de vol, etc.

Utiliser des chaînes de blocs, c’est placer la confiance que l’on avait jusque-là dans des acteurs de référence, comme les grandes banques, dans des algorithmes et des systèmes informatiques.

La popularité des chaînes de blocs aura au moins pour mérite d’inciter les intermédiaires de référence actuels, comme Swift, à faire évoluer leurs systèmes archaïques.