Mark Zuckerberg prétend que Facebook ne place pas les profits au-dessus de la sûreté et du bien-être des utilisateurs de Facebook

Mark Zuckerberg, CEO de Facebook, récuse les accusations de Frances Haugen, une lanceuse d’alerte qui travailla comme chef de produit dans l’entreprise, selon lesquelles la croissance et les profits sont systématiquement prioritaires dans le groupe sur la sûreté et la santé de ses utilisateurs.

Devant un comité du Sénat des États-Unis, sans aller jusqu’à accuser directement les dirigeants de Facebook de créer délibérément des produits nocifs, elle met en cause les algorithmes qui sont conçus pour orienter les utilisateurs vers les publications les plus populaires, parfois nuisibles.

Par exemple, au lieu d’orienter des adolescents vers des recettes saines, les algorithmes préféreront les orienter vers des publications prônant l’anorexie.

Dimanche, elle a révélé qu’elle était la source derrière une série à charge du Wall Street Journal contre Facebook : les règles ne s’appliquent pas à tout le monde, contrairement aux promesses de Facebook, Facebook sait que Instagram nuit à la santé de nombreuses adolescentes, que les trafiquants d’êtres humains exploitent Facebook pour piéger des jeunes femmes au Moyen Orient, que le groupe fait tout pour attirer les enfants alors que théoriquement, il faut être âgé de 13 ans ou plus, etc.

Qu’espérer d’autre de quelqu’un qui a l’origine, lança Facebook comme moyen pour les étudiants de se moquer du physique des étudiantes ?

Les problèmes chez Facebook seraient bien plus graves que chez les anciens employeurs de Haugen, y compris Google, Pinterest et Yelp.

Dans un billet sur Facebook, le mythomane Zuckerberg affirme que bien des accusations n’ont aucun sens, et que Haugen prenait la recherche de Facebook sur son impact sur les enfants en dehors de son contexte.

Ce qui ne convainc guère. En août, l’entreprise, qui se sent obligée d’employé un « chef de l’intégrité », a publié un rapport sur les billets les plus lus sur la plateforme aux États-Unis, présentant un tableau idyllique.

Or les journalistes du New York Times découvrirent vite que le rapport ne portait que sur le deuxième trimestre 2021, que Facebook avait bien compilé des données sur le premier trimestre, mais décidé de ne pas les divulguer, car les inquiétudes qu’elles soulèveraient donneraient une mauvaise image de l’entreprise.

Quelques semaines plus tard, des chercheurs de l’université de New York, qui étudiaient la mésinformation sur la plateforme, furent renvoyés de la plateforme.

Facebook essaye aussi de faire douter des qualifications de la lanceuse d’alerte, une stratégie qui se retourne contre l’entreprise : Samidh Chakrabarti, en charge pendant six ans de « l’engagement civique » chez Facebook, et souvent mis en avant par la compagnie dans ses tournées de presse, a publié sur Twitter qu’il estimait que les perspectives sur la nécessité de réguler les algorithmes, la transparence de la recherche et d’une surveillance indépendante méritaient absolument un débat: