L’Autorité de la concurrence a décidé de s’autosaisir pour avis en vue d’analyser le fonctionnement concurrentiel du secteur des infrastructures de recharge pour véhicules électriques (IRVE)
Photographie par Stefan Schweihofer

L’Autorité de la concurrence s’intéresse aux réseaux de bornes de recharge

L’Autorité de la concurrence a décidé de s’autosaisir pour avis en vue d’analyser le fonctionnement concurrentiel du secteur des infrastructures de recharge pour véhicules électriques (IRVE), conformément à sa prérogative définie dans l’article L462-4 du Code de commerce :

« L’Autorité de la concurrence peut prendre l’initiative de donner un avis sur toute question concernant la concurrence. Cet avis est rendu public. Elle peut également recommander au ministre chargé de l’économie ou au ministre chargé du secteur concerné de mettre en œuvre les mesures nécessaires à l’amélioration du fonctionnement concurrentiel des marchés. »

Les réseaux de bornes de recharge constituent un secteur clé pour atteindre la neutralité carbone en 2050, puisque les transports représentent 30 % des émissions de gaz à effet de serre en France, et que l’Europe mise tout sur l’électrique – ce que nous regrettons dans la mesure où d’autres technologies, telles que l’hydrogène liquide, pourraient offrir une alternative supérieure, écologiquement comme économiquement, aux voitures électriques.

Le secteur des IRVE est en cours de structuration, alors même que le cadre normatif de l’Europe est en pleine révision.

D’après Avere France, ont aurait dépassé les 85 000 points de recharge fin décembre 2022, une augmentation de 50 % en un an. L’objectif du gouvernement, 100 000 points de recharge, n’est pas atteint.

Les principaux écueils, qui ne sont pas mentionnés dans le communiqué de l’Autorité de la concurrence, sont sans doute la tentation de l’exclusivité, comme le réseau de Tesla aux États-Unis, et l’exploitation de normes de recharges incompatibles entre elles.

L’Autorité rendra son avis au premier semestre 2024.