La Chine poursuit ses manœuvres antiaméricaines

Depuis les révélations des pratiques douteuses de la NSA par le dénonciateur Edward Snowden, la Chine, probablement le premier cyber espion du monde, s’en prend de plus en plus aux entreprises américaines de haute technologie.

En mai, les fonctionnaires chinois étaient privés de Windows 8, officiellement pour des problèmes de sécurité, officieusement pour se venger de l’arrêt du support de Windows XP par Microsoft, dont la Chine est très dépendante.

En juin la Chine interdisait l’utilisation des produits de protection contre la fuite d’informations de Symantec.

En juillet une enquête antitrust était lancée contre Qualcomm, le fabricant de processeurs et de puces souvent utilisés dans les smartphones.

La semaine dernière les autorités débarquaient dans les bureaux de Microsoft et emportaient de nombreuses « pièces à conviction », accusant la firme de monopole.

Hier, la centrale du gouvernement central interdisait l’utilisation de logiciels antivirus de Symantec et de Kaspersky, autorisant uniquement les produits de cinq fabricants chinois : Beijing Jiangmin , CAJinchen, Rising, Qihoo 360 Technology Co et Venustech.

Et maintenant l’Administration d’État pour l’Industrie et le Commerce prévient Microsoft officiellement qu’elle doit suivre la loi chinoise et « ne pas interférer ou entraver l’enquête de quelque façon. »

Ce qui est remarquable, c’est que Microsoft n’a pas encore effectué de démarche : la menace est donc préventive.

D’après un Sheng Jiemin, un professeur à l’Université de Droit de Pékin ayant participé à la rédaction de la loi antitrust de 2008, interviewé par le New York Times :

« La S.A.I.C ne veut pas que le gouvernement américain intercède pour Microsoft. »

« Si Microsoft coopère pleinement avec l’enquête, nous pourrons ne pas chercher une punition si sévère. »

Peu importe que le motif de la punition soit inconnu et encore moins prouvé illégal.

Au train où vont les choses, les Occidentaux finiront peut-être de regretter d’avoir externalisé presque entièrement la fabrication de produits de haute technologie à la Chine, se rendant dépendant d’un pays de plus en plus belliqueux et soucieux de développer ses propres produits par n’importe quel moyen.