YouTube veut croquer à tous les profits

Les stars de YouTube ont plusieurs sources de revenus.

Elles reçoivent une part des revenus publicitaires, au plus 55 %, gérés par le réseau exclusif Google Adsense, qui passe une publicité avant la vidéo.

Elles reçoivent des dons ou vendent des T-shirts ou autres produits à leur effigie, ou reçoivent une commission sur les ventes de sites de commerce en ligne sur lesquels elles renvoient leurs spectateurs.

Bien souvent, la première source de revenus est le sponsoring, et le placement de produits. Une vidéo de Linus Tech Tips pourra être sponsorisée par Intel, une vidéo de Michelle Phan par l’Oreal.

Le problème pour YouTube, c’est qu’elle ne touche rien sur ces revenus.

Désormais, c’est terminé. YouTube vient de revoir ses clauses pour interdire le sponsoring. Tout sponsoring devra désormais passer par la régie publicitaire, qui se fera un plaisir de prélever 45 % de commission ou plus. Les sponsors devront passer par la régie publicitaire (sauf mention textuelle uniquement).

YouTube crée simultanément un nouveau format publicitaire : la ‘carte produit’, qui dure 6 secondes.

Bien évidemment, YouTube affirme que ce changement n’est pas motivé par l’argent, mais par le bien-être du spectateur, qui pourrait se sentir bombardé par les publicités. Dans la mesure où Google bombarde toute seule les spectateurs de publicité, on peut en douter.

 

C’est une mauvaise nouvelle pour les créateurs de contenus, qui pourrait remettre en question la viabilité économique de leur entreprise. On peut se demander aussi dans quelle mesure Google pourra faire respecter cette interdiction de manière uniforme, sans un système ultra-sophistiqué de détection automatique.

Susan Wojcicki , la PDG, affirme à qui veut l’entendre que les créateurs sont l’élément vital de YouTube. De tels développements pourraient pourtant les inciter à partir vers les nouveaux sites concurrents, comme vessel qui les courtise avec insistance,leur promettant des revenus supérieurs.

Au moment où les spectateurs vont de plus en plus sur Twitter et Facebook pour visionner des vidéos, on peut se demander si l’initiation de YouTube est opportune.