Netflix, le fournisseur de vidéo à la demande par Internet disponible depuis peu dans presque tous les pays du monde, vient d’annoncer qu’il va bientôt bloquer les accès par réseaux virtuels privés (VPN) et les autres technologies qui permettent de contourner les restrictions géographiques sur le contenu.
Une décision bizarrement rétrograde pour un fournisseur de contenus qui se positionne comme un géant de la modernité.
Certains clients contournent les restrictions de licences de diffusion par pays pour avoir accès à des contenus disponibles sur Netflix, mais pas dans leur pays de résidence. Ou par des clients en déplacement à l’étranger, souhaitant profiter de l’offre à laquelle ils ont souscrit.
La demande est telle qu’une véritable industrie s’est développée pour aider à contourner les restrictions géographiques tant de Netflix que d’autres fournisseurs de contenus.
Si l’utilisation de VPN et de technologies de contournement est explicitement interdite dans les conditions d’utilisation,
« 4.3. Vous ne pouvez regarder un film ou une série TV au moyen du service Netflix que dans les pays où nous proposons notre service et dans lesquels nous détenons les licences correspondantes. »
Netflix se garde bien d’expliciter les différences énormes de contenus dans ses offres par pays, qui mériteraient un coût d’abonnement tout aussi différencié : un client américain pourra visionner près de 6 000 films et émissions de télévision, quand pour à peu près le même prix d’abonnement un client français devra se contenter de 1882, et un coréen de 664.
Logiquement, un client français devrait payer trois fois moins qu’un client américain, et un client coréen neuf fois moins.
On notera aussi qu’avant d’étendre sa diffusion à presque tous les pays du monde, Netflix s’est bien gardé de faire respecter ces restrictions : d’après une étude de GlobalWebIndex, en janvier 2015, près de 30 millions d’utilisateurs mensuels accédaient à Netflix de pays où le service n’était pas encore disponible.