Le ministère fédéral de l’Intérieur de l’Allemagne (Bundesministerium des Innern) a reconnu hier qu’une cyberattaque avait affecté les systèmes informatiques du gouvernement.
Les équipes des agences fédérales ont été informées et de nouvelles mesures de sécurité ont été prises.
Thomas de Maizière, Ministre de l’intérieur affirme que: *
« C’est un succès que l’attaque du réseau fédéral a pu être isolée et maîtrisée. »
Minister #deMaizière zum #Hackerangriff auf Kommunikationsnetze der #Bundesregierung: « Es ist ein Erfolg, dass der Angriff auf das Netz des Bundes isoliert und unter Kontrolle gebracht werden konnte. » Sicherheitsmaßnahmen beim IVBB und betroffenen Behörden dauern an. pic.twitter.com/dcNdx7hqBW
— Bundesministerium des Innern (@BMI_Bund) March 1, 2018
Un avis qui n’est pas partagé par tous.
En effet, la cyberattaque, détectée par les agences de renseignement allemandes et l’Office fédéral de la sécurité des technologies de l’information (Bundesamt für Sicherheit, BSI in der Informationstechnik, équivalent de l’ANSSI en France) en décembre, a permis à des pirates de s’infiltrer dans les réseaux informatiques du gouvernement allemand: agences fédérales, dont le ministère de la Défense (Bundesministerium der Verteidigung) et l’office des Affaires Étrangères (Auswärtiges Amt), la Chancellerie (Bundeskanzleramt) et la Cour fédérale des comptes (Bundesrechnungshof).
Plus grave encore, l’infiltration a probablement duré plus d’un an. Les pirates ont pu voler des documents et des fichiers. L’étendue de l’intrusion fait l’objet d’une enquête de la BSI et de l’Office fédéral de protection de la constitution (Bundesamt für Verfassungsschutz, BfV).
D’après l’agence de presse dpa, APT28, aussi connu sous le nom Fancy Bear, serait le groupe de pirates en cause. APT28 est russe, et soupçonné d’avoir des liens avec le gouvernement russe.
Il s’agit du même groupe mis en cause dans le piratage des systèmes informatiques du Comité national démocrate lors des élections présidentielles américaines de 2016. de la campagne présidentielle de Macron en mars et en avril 2017, et auparavant, de l’OTAN et de l’Ukraine, où il a causé une panne du réseau électrique en plein hiver 2015.
Les politiciens et les officiels allemands sont également furieux de n’avoir pas été informés par voie officielle, et d’avoir découvert la cyberattaque en lisant les journaux.
Manuel Höferlin, député, s’exclame:*
« Le gouvernement fédéral a été piraté et nous, les députés, l’apprenons par la presse? Cela m’énerve! … »
Bundesregierung wurde gehackt und wir Abgeordnete erfahren es aus der Presse? Das ärgert mich!… https://t.co/mPw0YNssLH
— Manuel Höferlin (@ManuelHoeferlin) February 28, 2018
* Traductions: Le Diligent