Microsoft va rendre plus cher l’exploitation de licences logicielle dans le nuage à partir du 1er octobre 2019

Actuellement, les entreprises qui possèdent des licences pour des produits Microsoft ont le droit de les déployer sur le matériel loué à et géré par un sous-traitant.

À partir du 1er  octobre 2019, Microsoft va faire la différence entre l’infogérance traditionnelle et les fournisseurs d’informatique en nuage : les licences qui seront achetées par les entreprises ne pourront plus être déployées sur les fournisseurs listés : Microsoft Azure, Alibaba Cloud, AWS (y compris VMWare sur AWS) et Google Cloud – sauf si elles sont achetées avec Software Assurance et des droits de mobilité.

Cette évolution ne concerne pas les licences achetées avant le 1er octobre 2019.

À partir de cette date, les clients de Microsoft souhaitant déployer les logiciels sur les machines virtuelles de l’un des quatre fournisseurs listés ont 3 possibilités :

  • Acheter une licence mobile avec Software Assurance ;
  • Conclure un accord avec l’un des fournisseurs listés dans le cadre d’un Service Provider Licence Agreement – un accord de licence avec l’un des fournisseurs de solutions Microsoft approuvé, et dans Microsoft Azure pour les licences qui sont incluses dans le coût du service dans le nuage ;
  • Acheter des licences par Software Assurance et les utiliser avec les Azure Hybrid Benefits, y compris sur les nouvelles instances Azure dédiées. Les bénéfices hybrides Azure permettent d’économiser, quand ils sont combinés aux prix d’instances réservées et des mises à jour étendues de sécurité, d’obtenir des rabais considérables sur Windows Server (jusqu’à 40 %) et SQL Server (jusqu’à 55 %) ou sur les deux (jusqu’à 80 %). D’après Microsoft, qui fournit un calculateur d’économies, AWS serait ainsi cinq fois plus cher qu’Azure pour le déploiement de Windows Server et SQL Server.
    Les nouvelles instances dédiées d’Azure sont un service qui fournit des serveur physiques qui sont dédiés à une unique organisation et à ses charges de travail.
    Microsoft lance en aperçu deux types d’instances dédiées : Type 1 basé sur l’ Intel Xeon E5-2673 v4 à 2,3 GHz pour 40 cœurs physiques et jusqu’à 64 processeurs virtuels, jusqu’à 448 gibioctets de mémoire et de 1 à 32 machines virtuelles ; et Type 2 basé sur l’Xeon Platinum 8168 pour 48 cœurs physiques, jusqu’à 72 processeurs virtuels, jusqu’à 144 Gibioctets de mémoire et jusqu’à 32 machines virtuelles.

Dans la foire aux questions, Microsoft précise que les entreprises qui possèdent des licences Windows Enterprise sous Software Assurance ou des licences par utilisateur pourront continuer de les exploiter.

En revanche, à leur renouvellement, il faudra payer un VDA (Virtual Desktop Access, accès à un bureau virtuel) de type E3 ou E5 pour les utiliser chez l’un des fournisseurs listés.

Pour faciliter la transition, les entreprises qui achèteront Windows Enterprise par Software Assurance ou des abonnements E3/E5 entre le 1er octobre 2019 et le 1er octobre 2020 auront jusqu’au 1er octobre 2020 pour déplacer leurs charges de travail hors des fournisseurs listés.

En conclusion :

  • Les entreprises ont tout intérêt à vérifier leur situation avant le 1eroctobre, voire renouveler leurs accords de licences d’ici là ;
  • Ce changement est qualifié, par le spécialiste Wes Miller, de très mauvaise nouvelle pour AWS, et de mauvaise nouvelle pour Google Cloud ;
  • En augmentant le coût de ses licences quand ils sont utilisés dans des instances dédiées de des plus grands fournisseurs d’informatique en nuage, Microsoft prend le risque d’aliéner sa clientèle et de l’inciter à migrer vers des solutions non Microsoft, comme Linux et d’autres logiciels open source.
  • C’est d’autant plus vrai que Microsoft est en train de migrer ses piles technologiques vers l’open source : pourquoi utiliser des serveurs Windows pour des solutions. NET ou PowerShell quand ces deux technologies sont portées sur Linux ?