Serpent de mer
Bloomberg croit savoir qu’Apple va annoncer lors de la WWDC 2020, sa conférence annuelle pour développeurs, qui commence cette année le 22 juin, son abandon dans ses futurs ordinateurs des processeurs Intel au profit de ses propres puces, basées sur l’architecture ARM, qui s’est imposée comme l’architecture principale des appareils mobiles de la plupart des fabricants.
Le nom de code de cet événement serait Kalamata. Il aurait pour but de donner suffisamment de temps aux développeurs pour se préparer pour les nouveaux Macs de 2021.
Si vous avez déjà l’impression d’avoir entendu cette rumeur, vous n’avez pas perdu la tête : ce serpent de mer réapparaît régulièrement dans la presse et la blogosphère depuis plus de deux ans.
Il faut souhaiter à ses clients qu’Apple offre une transition moins pénible que lors de la transition des PowerPC à Intel.
Et comme le montre la version de Windows 10 pour les processeurs ARM, le potentiel est surtout présent quand on utilise des applications recompilées pour l’architecture ARM.
Quand ce n’est pas le cas, le coût de la traduction à la volée des instructions x86 en instructions ARM, tant en énergie dépensée qu’en perte de performance, limite fortement l’intérêt de la version ARM de Windows 10, et l’on ne voit aucune raison pour que la situation soit différente pour macOS.
Il faudra donc qu’Apple réussisse à convaincre les éditeurs de logiciels de recompiler leurs produits.
Un autre signe de succès ou de difficultés à venir est l’émulation des instructions x64 sur ARM. Cela ne semble pas si facile, puisque Microsoft y travaille toujours et ne propose actuellement qu’un émulateur 32 bits.
Au premier abord, il nous semble que cette transition serait bien plus intéressante pour Apple que pour ses clients. Apple économisera sans doute beaucoup d’argent en abandonnant Intel.
Intel souffrira, puisque Apple est l’un de ses principaux clients. Le fondeur paiera ainsi directement son incapacité à rattraper la concurrence, largement passée au 7 nm alors que Intel ne produit péniblement qu’une petite partie de sa production en 10 nm.
Inversement, un rattrapage dans les prochaines années pourrait remettre en cause l’intérêt des propres puces d’Apple. Car hors marketing, les puces ARM sont toujours loin d’avoir les performances des meilleurs processeurs Intel Core et des processeurs AMD Ryzen.
Pour les clients d’Apple, l’intérêt d’une telle transition reste à prouver, car Apple n’est pas réputée pour passer les économies réalisées à ses clients. Et dans le meilleur des cas, il faudra s’attendre à plusieurs années de désagréments et d’incompatibilités partielles.
Autres rumeurs
Le nouvel iMac serait présenté lors de la WWDC. Il intégrerait une puce T2 pour la sécurité, et des cartes graphiques Navi d’AMD/Radeon.
Un iMac 23 pouces à prix réduit pourrait faire son apparition au deuxième trimestre.