Un fonds d’investissement « activiste » milite contre l’entrée d’Airbus au capital d’Evidian

Christopher Hohn, patron du fonds d’investissement TCI Fund, a envoyé lundi une lettre ouverte à Guillaume Faury, CEO d’Airbus, pour lui demander de renoncer à prendre une participation minoritaire de 30 % dans Evidian, la filiale de cybersécurité d’Atos.

Il estime que Evidian est une entreprise de mauvaise qualité, à fort effet de levier, œuvrant avec 60 000 employés dans un marché extrêmement compétitif. Une participation serait donc un actif non liquide et sinistré.

La transaction ressemblerait à une opération de sauvetage d’Atos, une entreprise qui croulerait sur une quantité insoutenable de dettes et autres passifs.

Pour mémoire, le cours de l’action d’Atos a chuté ces dernières années, au fur et à mesure d’avertissements et de revues comptables de plus en plus fréquents. Pour s’en sortir, l’entreprise essaye de se vendre en morceaux.

Ne pas être actionnaire n’empêcherait pas Airbus de maintenir une relation profitable et productive avec Evidian.

Airbus n’ayant en outre pas rempli ses objectifs de livraisons d’avion ces dernières années, ses dirigeants devraient se concentrer sur l’optimisation de la chaîne logistique, et non se laisser distraire par l’accord avec Atos.

Airbus ne devrait pas investir dans Evidian pour des raisons politiques, telles que la préservation de la souveraineté française, comme l’a laissé entendre le communiqué de presse d’Atos du 16 février.

TC Fund détient 3 % des parts d’Airbus, dans lequel il est un actionnaire de longue date.