Diffusion en flux : les tactiques « inutiles et indéfendables » de YouTube

YouTube, qui s’apprête à lancer un nouveau service de diffusion en flux, utiliserait des tactiques « inutiles et indéfendables » pour forcer les labels indépendants de musiques à signer le contrat.

C’est ce qu’affirme Alison Wenham, PDG de Win (Wordwide Independent Network) et présidente de l’Association of Independent Music.

Le contrat ne serait pas négociable. Si les labels indépendants refusent de le signer, YouTube menacerait de bloquer toutes leurs vidéos sur le service éponyme.

YouTube ne passerait pas par les organismes professionnels représentant les indépendants et négociant en leurs noms, mais contacterait directement les labels, qui souvent n’ont pas plus d’un ou deux employés.

Et Wenham accuse la filiale de Google de sous-estimer la valeur de la musique comparée à des services concurrents de diffusion en flux comme Deezer, Rdio ou Spotify.

Ces derniers sont pourtant déjà critiqués pour les royalties dérisoires qu’ils reversent aux musiciens. Ainsi, l’écoute d’une chanson par un million d’auditeurs rapporterait moins que la vente d’un t-shirt.

D’après le New York Post, le nouveau service de YouTube s’appellerait Music Pass et coûterait mensuellement 5$ avec des publicités et 10$ sans.

Pour les indépendants, l’enjeu est de taille car YouTube est devenu une plate-forme essentielle pour se faire connaître et converser avec les fans. De nombreux auditeurs écoutent presque exclusivement la musique sur YouTube.

Interrogé YouTube par The Guardian, YouTube a répondu :

“YouTube fournit une plate-forme mondiale pour les artistes pour se connecter avec leurs fans et générer des revenus de leur musique. Nous avons des accords en place avec des centaines de labels indépendants et des majors dans le monde, mais nous ne commentons pas les négociations en cours. »

YouTube s’était vantée lors du dernier MIDEM d’avoir payé plus d’un milliard de dollars à l’industrie de la musique au cours des dernières années. Les professionnels de la musique avaient trouvé ce chiffre dérisoire au vu des milliards de diffusions et du chiffre d’affaires généré pour YouTube.

D’après une étude de VideoInk, presque 40 % des vues sur YouTube ont pour objet des vidéos musicales.