Apple doit aider le FBI à débloquer l’iPhone du terroriste de San Bernardino

Suite au manque de coopération d’Apple avec les autorités, un juge fédéral a ordonné à l’entreprise d’aider les forces de l’ordre à débloquer l’iPhone utilisé par l’un des terroristes ayant tué 14 personnes et grièvement blessé 22 personnes lors de la fusillade de San Bernardino en Californie, le 2 décembre 2015.

Le Département de la Justice espère y trouver des informations cruciales pour l’enquête, car Syed Farook, qui avait mené l’attaque avec sa femme avant d’être tués par les forces de l’ordre, avait pris soin de désactiver la sauvegarde automatique des données du smartphone dans iCloud, plus d’un mois avant l’attaque.

Il n’est pas demandé à Apple de pirater le téléphone, un iPhone 5c sous iOS 9, mais juste de désactiver la fonctionnalité de sécurité, qui efface tout le contenu d’un téléphone suite à l’entrée successive de dix mots de passe erronés de 4 à 6 caractères. Ce qui permettrait aux forces de l’ordre d’utiliser une attaque par force brute pour trouver le code PIN.

Apple a toujours affirmé qu’elle ne pouvait pas aider une agence gouvernementale à déchiffrer un smartphone, même avec un mandat de perquisition, puisque le système est conçu de telle façon qu’Apple n’ait jamais accès aux clés privées.

Tim Cook, le CEO d’Apple, se plaint que l’entreprise a fait tout ce qui était en son pouvoir pour aider le FBI, et que demander plus serait demander l’installation d’une porte dérobée, ce qui serait inacceptable.

Notons que l’ordre du juge ne demande pas à Apple de déchiffrer les données d’un smartphone, mais d’aider à contourner le système de blocage définitif, et uniquement sur le smartphone du terroriste, qui appartient à l’agence de santé publique dont il était employé, et qui a autorisé les forces de l’ordre à examiner le contenu.

Apple a cinq jours pour faire appel de la décision, ou de démonter qu’il lui est impossible de se conformer à l’ordonnance.

Même si l’appareil est débloqué, le déchiffrement par le FBI ne sera pas aisé. S’il est effectué sur le téléphone, cela pourrait prendre presque six ans, car après chaque tentative infructueuse, il faut de plus en plus de temps avant de pouvoir entrer une autre combinaison de caractères. Pour utiliser un superordinateur, le FBI aurait besoin de la clé matérielle du smartphone, qu’Apple affirme ne pas garder. La récupérer nécessiterait des procédures physiques extrêmement complexes, comme des lancers de rayons laser sur la puce.

Certains juristes s’inquiètent d’une telle demande, et se demandent si ce n’est pas la porte à des exigences de plus en plus nombreuses des gouvernements, qui risquent d’enfreindre le droit à la vie privée.