Les pannes d’horloges des satellites Gallileo vont elles retarder le lancement du service de GPS ?

Lors d’une conférence de presse de l’Agence spatiale européenne (ESA), dans son quartier général parisien, Jan Woerner, le directeur général, a mentionné le projet Gallileo.

Parmi les 18 satellites Gallileo en orbite, 9 horloges sont en panne.

Chaque satellite est équipé de 4 horloges atomiques Maser (Microwave Amplification by Stimulated Emission of Radiation) : deux à base d’hydrogène, et deux à base de rubidium.

Ces horloges ont été conçues pour donner à Gallileo un avantage concurrentiel sur le réseau américain de géo-positionnement par satellite : une précision supérieure, d’un mètre ou moins.

Théoriquement, le système GPS fonctionne si au moins une horloge par satellite est en état de marche. Actuellement, seul un satellite a plus d’une horloge en panne.

Officiellement, le système Gallileo est fonctionnel depuis décembre 2016, mais tous les satellites nécessaires n’ont pas encore été placés sur orbite, puisqu’il en faut 24, plus des satellites de rechange.

L’équipe technique de l’ESA, l’ESTEC aux Pays-Bas, se penche sur le problème avec le fabricant des horloges, le suisse Spectratime, et les fabricants de satellites, Airbus et Thales Alenia Space. Mais personne n’a identifié la cause des pannes d’horloges.

L’ESA communique aussi avec l’agence spatiale indienne, qui utilise les mêmes horloges, mais ne connaît aucune panne.

La question qui se pose donc est : doit-on repousser les lancements de satellites prévus jusqu’à la découverte de la cause de la panne, et la fabrication d’horloges insensibles à ces pannes, ou prend-on le risque de continuer à lancer les satellites, sans connaître la cause des pannes ?

Le système européen de géo-positionnement par satellite, un projet de la Commission européenne, est en retard de plusieurs années, et son coût est bien plus élevé que budgété initialement.