Pourquoi Facebook va changer son fil d’actualité

Jeudi dernier, Mark Zuckerberg, CEO de Facebook, annonçait un changement majeur du fil d’actualité du réseau social.

Au cours des prochaines semaines, les utilisateurs vont commencer à voir moins de vidéos virales, moins de contenus de maisons d’éditions et de marques, et plus de contenus créés ou partagés par les amis et les proches.

La nouvelle a immédiatement été répercutée sur le cours de l’action, en baisse de plus de 4,5 % après avoir dépassé les -6,1 %, et Zuckerberg y a personnellement perdu 3 milliards de dollars, et son rang de cinquième homme le plus riche du monde.

Il ne s’agit pas d’une erreur de communication : Zuckerberg savait parfaitement quelle réaction financière cette annonce allait provoquer. Il avait d’ailleurs écrit qu’il s’attendait à ce que ces changements diminuent à court terme le temps passé sur le réseau social et l’engagement de ses utilisateurs.

La raison est simple : Facebook n’a pas le choix.

En privilégiant les vidéos, les fausses nouvelles, les pièges à clics et les contenus des éditeurs et des marques, des contenus passifs, Facebook avait choisi le chemin de facilité et des profits élevés, avec un maximum de publicités. Ce qui a fait de Facebook un géant mondial de la publicité, et avec Google, le duopole de la publicité numérique.

Les fausses nouvelles n’ont pas plu au monde politique, qui accuse Facebook d’avoir joué un rôle sur les élections présidentielles américaines. Même en France, Macron souhaite légiférer contre.

Il n’a pas échappé à l’entreprise que tous ces contenus n’ont pas grand-chose à voir avec son activité de réseau social. S’ils créent de la valeur publicitaire à court terme, ils détruisent le réseau social à long terme, car les utilisateurs, par manque d’interactivité sociale, se désengagent de Facebook.

S’il y a trente-six façons de se renseigner sur l’actualité ou de se divertir avec des vidéos, il y a très peu de réseaux sociaux viables. À long terme, la valeur du réseau social est constituée du nombre de ses utilisateurs et de la quantité des interactions actives entre eux.

Et de l’aveu même des chercheurs de Facebook, l’utilisation de Facebook pour la consommation de contenus tiers influe négativement sur l’humeur de l’utilisateur, alors qu’en général, la lecture de billets d’amis et de membres de la famille aurait une influence positive.

Ce changement d’orientation est donc conforme au souhait de Zuckerberg qu’en 2018, le temps passé sur Facebook soit du temps bien dépensé.