Google recoit un accès à 1,2 million de dossiers médicaux confidentiels de patients anglais

Le New Scientist a dévoilé que Google avait obtenu un accès aux données médicales en cours et historiques de plus de 1,6 million de patients anglais.

L’accord entre Google et le NHS, l’équivalent de la Sécurité sociale au Royaume-Uni, porte sur tous les patients de trois hôpitaux londoniens gérés par la fondation Royal Free NHS Trust.

Google, et sa filiale d’intelligence artificielle DeepMind, auront ainsi accès à cinq ans d’informations sur les patients, qu’ils soient par exemple atteints du sida, dépendant de la drogue ou ayant eu recours à l’avortement.

En février, Google avait annoncé qu’il travaillait avec la NHS développer un système nommé Streams qui présenterait des informations aux médecins et aux infirmières sur les patients atteints de problèmes rénaux. Mais l’on voit bien qu’il s’agit de bien plus, et que les données ne seront pas utilisées pour la recherche médicale.

En parfaite contravention du droit européen sur les données personnelles, la fondation n’a pas cru bon de prévenir les patients que leurs données seraient fournies gratuitement à une organisation commerciale, d’obtenir leur consentement, et de fournir un mécanisme pour refuser de participer.

Pour se défendre, un porte-parole note que les informations ne sont pas identifiables, et que les échanges entre les hôpitaux et Google seront chiffrés.

Ce qui est contredit directement par l’accord, qui stipule que des informations identifiables seraient partagées, y compris les noms, les adresses, les numéros d’identification auprès des services de santé, et même des photos et des vidéos.

Les patients doivent demander par écrit à leur médecin de ne pas faire partie du programme, et même ainsi, ils ne peuvent empêcher les échanges de données en direct.

 

Il y a trois ans, le programme très controversé Care Data était lancé au Royaume-Uni. Il permettait de partager les données médicales de toute la population à certains organismes, théoriquement au bénéfice des patients et pour le progrès des soins. À l’origine, son lancement devait rester secret. sans consultation. Il s’agit d’un véritable fiasco et plus d’un million d’Anglais ont déjà refusé de faire partie du programme, alors que tout a été mis en œuvre pour rendre le refus difficile. Ces données sont vendues aux organismes commerciaux par le HSCIC, mais l’on est bien incapable de savoir comment l’argent est utilisé.

Cette marche forcée vers la santé numérique qui s’opère au profit des politiciens et des entreprises, et aux dépens des patients, ne peut que rompre la relation de confiance du patient aux services de santé : le secret médical devient une farce.