Uber et Didi Chuxing poursuivent leur course au financement

Uber et son concurrent chinois Didi Chuxing se battent pour la domination du marché de mise en relation de chauffeurs et de passager.

Les deux groupes se développent à vive allure, en ouvrant de nouveaux marchés ville par ville.

Pour séduire passagers comme chauffeurs, ils ont souvent tendance à subventionner les courses, ce qui fait des deux entreprises des champions de la destruction de trésorerie, même si Uber affirme être profitable au Canada et aux États-Unis.

Rien qu’en Chine, Uber s’est engagé à investir plus d’un milliard de dollars par an pour se battre contre Didi Chuxing.

Les deux rivaux ne cessent donc de lever des fonds, à une vitesse qui finira peut-être par effrayer leurs investisseurs.

Quelques semaines après avoir levé 3,5 milliards de dollars du fonds souverain de l’Arabie Saoudite, Uber aurait recours aux services de Morgan Stanley et de Barclays Plc pour lever un à deux milliards de dollars en obligations à haut rendement (junks bonds).

Au total, Uber disposerait de 13 milliards de dollars en liquidités et en obligations convertibles.

De son côté, Didi Chuxing, aurait conclu un tour de financement de 4,5 milliards de dollars d’après le Wall Street Journal, dont un milliard investi par Apple et 600 millions par le premier assureur chinois.

Et également emprunté 2,5 milliards à la China Merchant Bank Co.

Ce qui porterait ses liquidités disponibles à 10 milliards de dollars.

En valeur estimée, Uber est la première licorne (start-up non cotée en bourse d’une valeur d’un milliard de dollars ou plus) avec 62 milliards de dollars (55 milliards d’euros), et Didi Chuxing passe troisième ex-aequo avec Airbnb avec une valeur de 25 milliards de dollars (22 milliards d’euros).

À titre d’exemple, si elle était côtés à la Bourse de Paris, Uber serait à la cinquième position du CAC 40 entre LVMH et BNP Paribas, et Didi Chuxing serait en 21e position devant Renault.

Lors de la Bloomberg Technology Conference, qui se tient en ce moment à San Francisco, Jeff Holden, le directeur en charge des produits d’Uber, évoque un ‘marché des capitaux déséquilibré’ et affirme :

« Quand la marée descendra, on verra qui sera encore là. »

 

Même si le marché n’est pas comparable, on a assisté ces dernières mois à une sévère correction des valorisations des start-ups de commerce en ligne. La plupart ont été revendues pour 25 % à 0 % de leur valeur la plus haute, la plupart du temps pour bien moins que la somme totale des capitaux investit.

Dernier en date, One Kings Lane, dont la valorisation a frôlé le milliard de dollar, a été vendue au groupe Bed Bath & Beyond pour ‘une valeur insignifiante’.