Elon Musk trompe les médias et le monde avec un faux toit solaire pour vanter le potentiel de SolarCity

Tesla et Musk ont menti à leurs actionnaires sur l’acquisition-sauvetage de SolarCity

Les documents de l’action en justice d’actionnaires contre Tesla, Elon Musk et de nombreuses personnes impliquées dans l’affaire de l’acquisition de SolarCity par Tesla, ont été rendus public hier, grâce à PlainSite, qui s’est battue pour que cela soit le cas.

Ces documents prouvent que nous avions raison de qualifier cette acquisition de collusion familiale, et la mise en doute de la probité d’Elon Musk, des administrateurs de Tesla, et des autres personnes impliquées.

Pour mémoire, Elon Musk, CEO et actionnaire majoritaire de Tesla, a forcé le conseil d’administration de cette entreprise à accepter de racheter en 2016 pour 2,6 milliards de dollars, avec une prime de 30 % sur le cours de l’action, SolarCity, entreprise dirigée par ses cousins Rives, et dont Musk était Président et premier actionnaire.

Or cette entreprise de pose de panneaux solaires était une véritable machine à pertes, au bord de la faillite, très endettée.

En d’autres termes, il s’agissait d’une opération de sauvetage déguisée, au plus grand profit d’Elon Musk, de ses cousins, et de bon nombre de directeurs de Tesla qui avaient également des intérêts dans SolarCity et dans SpaceX.

Musk confia à ses proches que Tesla, SolarCity et SpaceX formaient une pyramide au-dessus de laquelle il trônait. Il était important que l’édifice ne s’effondre pas si l’un de ses éléments flanche.

Musk savait qu’en l’état, SolarCity ne pouvait plus assurer ses obligations financières, le cacha au conseil d’administration, et présenta la transaction comme idéale, un guichet unique pour les amateurs de technologies vertes.

À plusieurs reprises, SpaceX, dont Musk est CEO et principal actionnaire, investit en secret dans des obligations sans recours de SolarCity, pour 165 millions de dollars, en contravention de la propre politique de l’entreprise, et sans en avertir qui de droit.

SolarCity oublia d’informer son auditeur Ernst & Young, qu’elle devait très rapidement effectuer des paiements liés aux obligations à SpaceX.

Le 2 février 2016, le management de SolarCity étudia ses liquidités, pour conclure que le risque de violer les conditions de sa facilité de crédit était très élevé.

Après des vacances avec ses cousins au très chic Lake Tahoo, Musk ordonna au directeur financier de Tesla, Wheeler de préparer une présentation sur l’acquisition de SolarCity dans les 48 heures, et une réunion d’urgence du conseil d’administration fut organisée le 29 dans l’unique but de discuter de l’acquisition.

Dans sa présentation, Wheeler indiqua clairement que cette acquisition serait une catastrophe financière pour Tesla : le profit par action serait décimé, et les besoins en liquidité seraient largement augmentés, alors que les flux de trésorerie de Tesla étaient déjà fortement négatifs.

Alors qu’il était censé ne pas participer ni au vote, ni au processus d’acquisition, Musk ne cessa d’appeler les actionnaires principaux, les banques et toute organisation pouvant participer à son financement, pour leur vanter l’acquisition. Avant cela, il était fort rare que Musk contacte tout actionnaire.

Il procéda même à une conférence de presse durant laquelle il montra les carreaux d’un toit électrique, c’est-à-dire d’un toit dans lequel les panneaux solaires sont intégrés, sans que cela se voie, pour prouver l’avance et le potentiel de vente de SolarCity. La presse y fit largement écho, alors que le toit était, comme souvent avec Musk, un faux : SolarCity n’avait alors, et n’a toujours pas, développé de toit électrique.

En juin, Musk était d’après Evercore, le conseil financier embauché par Tesla pour l’acquisition, le leader des réunions journalières, alors qu’il n’était pas censé participer au processus.

Contre l’avis d’Evercore, lors de la réunion du 20 juin 2016, Musk exigea une offre par action provoquant une prime de 30 % sur la valeur de marché de SolarCity, ce qu’il obtint du conseil d’administration de Tesla.

Lazard, recruté pour trouver d’autres acheteurs potentiels, n’en trouva aucun. Ni aucun fonds de capital investissement prêt à investir dans une entreprise cotée, citant « des inquiétudes sur la solvabilité, la viabilité et la liquidité de l’entreprise, et financer une affaire qui ne sera pas viable sur le long terme. »

Lazard informa le comité spécial que SolarCity était tout près de violer les conditions de l’accord de la facilité de crédit, que l’entreprise n’aurait aucune marge d’erreur en octobre 2016, et qu’elle s’inquiétait du futur de SolarCity en tant qu’organisation autonome.

Pour Lazard, un deuxième placement d’actions de SolarCity ne pourrait s’effectuer qu’à prix réduit, détruisant la valeur de l’actionnariat.

Le 18 juillet, Evercore refusa de publier son opinion sur l’équité de la transaction au prix exigé par Musk.

Le 21 juillet, Lazard confirma au comité spécial que l’acquisition de SolarCity par Tesla était le seul moyen de sauver l’entreprise.

Musk imposa une directive, annoncer l’acquisition avant le 23 juillet 2016, alors que l’audit préalable était loin d’être bouclé, et avant que SolarCity informe ses investisseurs de la chute de ses prévisions d’installations solaires et de son deuxième trimestre exécrable.

Le conseil d’administration de Tesla se réunit le 24 juillet pour discuter d’une éventuelle révision à la baisse de son offre pour SolarCity au vu de ces nouveaux éléments, et organisa deux conférences téléphoniques avec Musk, qui, encore une fois, ne devait pas participer au processus, pour obtenir plus d’informations sur SolarCity.

Finalement, le conseil d’administration de Tesla, à qui il fut présenté des analyses de sensibilité bien plus optimistes que celles d’Evercore et qui laissaient entendre qu’au taux d’échange fixé entre actions de Tesla et de SolarCity, la transaction était équitable, et malgré l’avis négatif de KPMG, qui conseillait la direction de Tesla, accepta d’acquérir SolarCity pour 2,6 milliards de dollars le 30 juillet 2016.

Ce ne fut qu’en août que la direction de SolarCity fournit à Evercore une hypothèse bien moins optimiste où l’entreprise devait arrêter les ventes au grand public, aux militaires et aux producteurs d’électricité.

Le modèle financier de Lazard indiquait alors un prix de 6,75 à 19,25 $ l’action, au lieu des 24 $ payés par Tesla.

Malgré cela, le conseil d’administration de Tesla refusa lors d’une réunion spéciale le 25 août 2016 de réviser son opinion.

Juste après l’acquisition, Ernst & Young révéla que SolarCity était insolvable.

 

Bien évidemment, Tesla conteste officiellement ces informations de l’accusation.

Elon Musk, et les autres membres du conseil d’administration accusés, qui œuvrèrent pour que les documents du procès soient expurgés, viennent de demander un délai supplémentaire pour analyser les documents qui n’ont pas encore été divulgués, avant qu’ils le soient.

Tesla fait face à plus de 700 actions en justice en cours, du simple client mécontent à des fournisseurs impayés, des impôts impayés, des familles de victimes d’accidents d’Autopilot, des recours collectifs d’employés, des actionnaires, des entreprises comme Walmart dont les panneaux solaires prennent feu, et bien d’autres encore.

Il y a quelques jours, la cour du Delaware a confirmé que Tesla n’échappera pas au procès sur les émoluments astronomiques accordés à Musk.

S’il ne trouve pas d’accord, Musk, qui a traité à plusieurs reprises Vernon Unsworth, l’un des plongeurs sauveurs d’enfants thaïlandais coincés dans une grotte, de pédophile, devra bientôt assister au procès pour diffamation en octobre.

Il s’est ridiculisé il y a quelques jours en affirmant dans une déposition, qu’en Afrique du Sud, où il fut élevé, pédophile était une insulte générale, pas spécialement destinée aux pédophiles. Ce qui ressemble de près à un parjure.