Le site de microbloging Twitter vient d’annoncer qu’il se séparait de ses revendeurs de données, DataSift et NTT Data.
Ces derniers vont perdre l’accès au ‘firehose’ de Twitter, soit l’ensemble des tweets en temps réel, en août 2015. Leurs clients devront passer directement par Twitter pour acheter une licence d’utilisation de ces données.
Cette décision était à la fois prévisible, depuis que Twitter avait racheté Gnip en avril 2014, et soudaine, puisque DataSift affirme que les négociations de renouvellement de la licence étaient en cours.
Cette suppression des intermédiaires va permettre à Twitter d’avoir une relation directe avec les clients, et gagner un tout petit peu plus d’argent : DataSift reversait déjà 95 % du chiffre d’affaires de la vente des données à Twitter.
Les licences sur les données sont une activité marginale pour Twitter : moins de 10 % de son chiffre d’affaires contre 90 % pour la publicité. Pour DataSift, Twitter devrait se concentrer sur son activité principale et laisser les données à des intermédiaires qui peuvent garantir la protection de la vie privée, fournir une synthèse des données de plusieurs réseaux sociaux et proposer une analyse statistique et pas seulement des données.
Dans tous les cas, ce dernier épisode montre à quel point il est dangereux de travailler avec des entreprises comme Twitter. De même que l’entreprise s’est reposée sur des partenaires externes pour développer les technologies et le marché des données massives du Firehose, elle s’était déjà reposée sur les développeurs pour créer des applications attractives pour populariser le service, avant de leur couper purement et simplement l’accès aux interfaces de programmations (API) en 2012 pour ne plus proposer que ses propres applications.
En plus de compromettre la viabilité économique de nombre d’éditeurs tiers, cette décision a eu pour conséquence depuis un manque total d’innovation 2012 des logiciels clients. On peut craindre qu’il en sera désormais de même avec les services de données.