Verizon rachète AOL pour 4,4 milliards de dollars

Verizon, le plus grand opérateur mobile américain, vient d’annoncer le rachat, entièrement en numéraire, d’AOL pour 4,4 milliards de dollars, soit environ, 3,9 milliards d’euros, ce qui représente une prime de 17 % sur le cours de l’action AOL.

La transaction, qui est sujette à l’approbation des autorités réglementaires, devrait se clore d’ici l’été. Le PDG d’AOL, Tim Armstrong, continuera de diriger la division.

L’acquisition serait notamment motivée par la poursuite de la stratégie vidéo mobile de Verizon. L’entreprise est déjà le plus grand distributeur de vidéos sur les mobiles aux États-Unis. Elle s’intéresse à la distribution de contenus télévisuels sur Internet.

Elle permettra aussi à Verizon de renforcer sa plateforme publicitaire, avec celle d’AOL, en croissance de 21 % au premier trimestre 2015 en glissement annuel.

L’activité de fournisseur d’accès à Internet (bas débit) d’AOL est en déclin, mais toujours hautement rentable.

On ne connaît pas avec certitude l’intention de Verizon concernant la division « Brand Group », en croissance de 8 % au premier trimestre, et qui rassemble les sites Web d’AOL comme The Huffington Post ou TechCrunch,.

Selon la rumeur, Verizon négocierait la vente du Huffington Post à Axel Springer pour plus d’un milliard de dollars.

Fondée en 1989, AOL avait lancé le premier service de messagerie instantanée, avant de devenir l’un des plus gros fournisseurs d’accès à Internet. En 1998, elle rachetait l’un des plus grands réseaux en ligne, CompuServe.

En 2000, au plus haut de la bulle Internet, AOL rachetait Time Warner pour 164 milliards de dollars, et promettait d’accélérer le vieux conglomérat médiatique à la vitesse d’Internet.

Ce fut en fait ‘la plus grosse erreur jamais commise par une entreprise’ d’après Jeff Bewkes. En 2002, AOL annonçait la plus grosse perte de l’histoire (à l’époque) : 54 milliards de dollars. Le cours d’AOL était alors décimé. AOL, dont la capitalisation boursière avait atteint 264 milliards de dollars, n’était plus que l’ombre d’elle-même, un portail Internet parmi d’autres.