Uber et Lyft perdent la bataille pour Austin, Texas

Malgré une campagne au budget colossal estimé à plus de 8 millions de dollars, les services concurrents de VTC Uber et Lyft n’ont pas réussi à empêcher à Austin, capitale du Texas, le vote d’une réglementation imposant des règles plus strictes, comme la vérification des antécédents des conducteurs indépendants à l’aide d’empreintes digitales, à partir de février 2017.

Les mesures avaient été votées en conseil municipal, et sont le pendant de la réglementation sur les taxis. Mais suite aux plaintes d’Uber et de Lyft, qui estiment que les procédures sont coûteuses et non nécessaires, et qui avaient menacé de quitter la ville dans laquelle ils offrent leurs services depuis 2014, les habitants d’Austin ont été amenés à se prononcer samedi sur la nouvelle réglementation. Ils ont voté à 56 % pour la maintenir.

Le désaveu est de taille pour les entreprises de VTC, qui ont dépensé 80 fois plus que leurs opposants pour la campagne.

Lyft et Uber ont annoncé qu’elles cessaient leur activité dès lundi. Ce qui pour certains observateurs est hypocrite, puisque les deux concurrents opèrent à Houston et à New York, deux villes qui imposent aussi l’identification par les empreintes digitales des chauffeurs.

Pour mieux faire pression sur les législateurs, Uber a assemblé un comité de politique publique composé d’anciens fonctionnaires influents, comme Neelie Kroes, ancienne vice-présidente de l’Union européenne, Ray LaHood, ancien Secrétaire d’État aux transports des États-Unis. Roberto Dañino, ancien Premier ministre du Pérou, ou Allan Fels, ancien chef de l’ACCC, l’autorité antitrust d’Australie.

L’entreprise s’est probablement inspirée de PetroSaudi, qui s’était offert les services de Tony Blair, ancien Premier ministre du Royaume-Uni, pour 65 000 $ par mois plus deux pourcents de commission, afin de ‘faciliter’* une affaire avec la China National Petroleum Corporation, alors qu’il était négociateur de paix des Nations Unies, un flagrant conflit d’intérêts.

* Officiellement, Tony Blair ne peut négocier des affaires, car il n’est pas certifié par la Financial Service Authority au Royaume-Uni.