Comparaison des performances de l'instance T2D avec celle correspondante des concurrents
Comparaison des performances de l'instance T2D avec celle correspondante des concurrents

Nouvelle instance Tau de Google Cloud : normalisation des cœurs virtuels sur les cœurs physiques ?

Machine virtuelle Tau

Google Cloud Platform (GCP) lance une nouvelle famille d’instances, les Tau VM, dont le premier type, T2D, est basé sur les processeurs EPYC de troisième génération de AMD, nom de code Milan.

Bien que GCP exploite des processeurs AMD pour de nombreux types d’instance, cette annonce a fait augmenter le cours de l’action de AMD de 4 %.

Google présente T2D comme l’instance idéale pour les charges de travail à extensibilité horizontale (on ajoute autant d’instances que nécessaires), à la fois en termes de performances et de coût du cycle de vie.

L’instance offrirait un rapport performance prix, d’après le benchmark SPECrate 2017_int_base, 42 % supérieur à celui des instances de AWS basées sur le Graviton 2, un processeur d’architecture ARM, et de presque le double de celles de Microsoft Azure, basées sur le processeur Intel Cascade Lake.

Sans compter qu’on reste dans l’univers x86, le mieux connu des développeurs, contrairement au Graviton2, un processeur d’architecture ARM.

Comparaison du ratio prix/performance
Comparaison du ratio prix/performance

Vu la dynamique du nuage, AWS et Microsoft vont certainement réagir dans les prochaines semaines.

Vers une nouvelle définition plus juste du cœur virtuel?

Ce qui rend cette annonce si intéressante, c’est que, d’après AnandTech, elle préfigure un changement de définition de cœur virtuel.

Apparemment, la plupart des fournisseurs d’informatique en nuage définiraient un cœur virtuel comme une unité d’exécution.

Or, dans le cas des processeurs Intel, on a deux fils d’exécution par cœur physique, et l’on s’attendrait à ce qu’un cœur physique corresponde à un cœur virtuel.Bien des fournisseurs, au contraire, compteraient 2 cœurs virtuels par cœur physique, ce que l’on pourrait considérer comme de l’escroquerie.

De plus, cette distinction serait injuste pour les benchmarks. On comparerait ainsi un cœur de processeur ARM, auquel ne correspond qu’un seul fil d’exécution, à un demi-cœur physique de processeur Intel, ce qui est parfaitement injuste.

Anandtech a comparé sa base de données de résultats avec ceux avancés par Google, et a conclu que, dans sa comparaison, Google comparait les cœurs physiques.

Ce qui rétablit l’équité pour les comparaisons avec les processeurs AMD, et ce qui semble garantir aux clients qu’ils bénéficieront bien d’un cœur à deux fils d’exécution comme cœur virtuel, et non plus la moitié.

En revanche, on pourrait lui reprocher de ne pas aller au bout de sa logique, et donc d’indiquer que la comparaison avec l’instance de Microsoft Azure est une comparaison d’une instance avec 32 cœurs physiques (donc 64 fils d’exécution) de AMD avec 32 cœurs logiques de Microsoft Azure, et donc un processeur Intel à 16 cœurs physiques.

On espère que tous les fournisseurs d’informatique en nuage standardiseront bientôt désormais leurs offres sur la base de 1 processeur virtuel équivaut à 1 cœur physique.