Cinq membres de la Commission des affaires judiciaires accusent des dirigeants d’Amazon d’avoir menti ou trompé le Congrès des États-Unis

Pour donner suite à la publication de plusieurs rapports contredisant directement les témoignages sous serment de dirigeants d’Amazon sur ses pratiques d’affaires, le président de la Commission des affaires judiciaires de la Chambre des représentants des États-Unis, Jerrold Nadler, le président de son sous-comité antitrust, David N. Cicilline, ainsi que trois de ses membres, ont envoyé une lettre à son CEO, Andy Jassy, pour offrir à l’entreprise une dernière chance de se rétracter ou d’apporter des documents et d’autres preuves corroborant leurs témoignages, avant le premier novembre 2021.

D’après une enquête de Reuters, qui s’appuierait sur des milliers de documents, Amazon aurait copié des produits concurrents et truqué les résultats de recherche sur son site pour promouvoir ses propres marques.

The Markup affirme que le géant du commerce électronique avantage plus d’une centaine de ses propres marques et produits exclusifs, alors que la plupart des clients ne savent pas qu’ils sont liés à Amazon.

La lettre envoyée par les représentants intime qu’au mieux, les reportages confirment que les dirigeants d’Amazon ont induit en erreur le Congrès, et qu’au pire, ils ont menti. Ils débattent de l’opportunité de référer cette affaire au département de la Justice, afin qu’une enquête criminelle soit ouverte.

Elle invite l’entreprise à fournir une copie de tous les documents mentionnés dans l’article de Reuters.

Un porte-parole d’Amazon affirme que ni l’entreprise, ni ses dirigeants n’ont trompé le comité, et qu’ils nient les éléments des deux articles de presse.

Le comité enquête depuis 2019 sur les pratiques d’affaires d’Amazon, qui porte une double casquette: à la fois propriétaire et gestionnaire d’une place de marché sur laquelle des entreprises vendent des produits à ses clients, et vendeur de ses propres produits, sur cette plateforme, en concurrence avec les autres vendeurs.

Dans un témoignage sous serment, le fondateur et CEO d’alors, Jeff Bezos, avait affirmé que l’entreprise interdisait à ses employés d’exploiter les données sur les vendeurs afin d’en profiter pour donner un avantage à ses propres produits.

Nate Sutton, directeur juridique adjoint d’Amazon, avait témoigné que l’entreprise n’utilisait pas de telles données pour créer ses propres produits, et n’altérait pas les résultats de son moteur de recherche afin de les avantager.