Selon l’agence de presse AP, Kevin George Aziz Riad, 27 ans, est le premier conducteur de Tesla accusé d’homicide aux États-Unis, une accusation pénale.
Il aurait été inculpé de deux chefs d’homicide involontaire fin octobre, qui ne furent dévoilé que la semaine dernière.
En décembre 2019, il laissa sa Tesla Model S, en mode autopilote, accélérer subitement et brutalement, brûler un feu rouge, et percuter un véhicule dont les deux occupants sont morts sur le coup.
Elon Musk vend comme une option coûtant plus de 10 000 € ce qu’il présente comme un système de véhicule autonome à ses clients, mais dans le même temps comme système d’aide à la conduite aux autorités fédérales, afin d’échapper à toutes les régulations et contraintes qui pèsent sur une technologie neuve et pas encore éprouvée.
Il se met en scène en roulant en mode autopilote sans les mains, alors que c’est strictement interdit, le conducteur étant tenu, contrairement à celui d’un vrai véhicule autonome, de contrôler en permanence sa voiture.
Riad, un chauffeur de limousine, a plaidé non coupable. Il est en liberté sous caution jusqu’au verdict.
Alors que les accidents sous autopilote, régulièrement mortels, s’accumulaient depuis des années, en dépit des nombreuses vidéos de propriétaires de Tesla exhibant fièrement sur les réseaux sociaux leurs mises en danger d’autrui, et malgré les recommandations de la NTSB (Conseil national de la sécurité des transports), la NHTSA (National Highway Traffic Safety Administration, une agence fédérale de sécurité routière) n’a daigné lancer une enquête sur le soi-disant système de conduite autonome de Tesla qu’en août 2021.
Le phénomène est si répandu que la NTSB lui a consacré un qualificatif : « complaisance envers l’automatisation ».
La NHTSA enquête sur 26 crashs liés à l’autopilote ayant occasionné au moins 11 morts.
Elle enquête séparément sur une douzaine d’autres incidents dans lesquels des Tesla sous autopilote sont rentrées dans des véhicules de secours à l’arrêt, blessant plus de 17 personnes.