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Uber interdite dans toute l’Allemagne

Uber, la start-up de véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC), vient d’être interdite d’activité dans toute l’Allemagne. C’est ce qu’a ordonné la Cour régionale de Francfort, rapporte le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung.

Toute violation pourrait être punie d’une amende de 250 000 € par trajet.

Ce jugement n’affecte pas le service de limousine « Uber Black ».

C’est une première grande victoire pour les taxis. Les juges justifient cette injonction par l’illégalité de l’appli, qui viole la loi sur le transport de voyageurs.

Les chauffeurs d’Uber n’ont pas les autorisations requises par cette loi. Même si les chauffeurs ne sont pas des employés de la compagnie (ce qui est par ailleurs discuté dans d’autres juridictions), elle est partie prenante dans la violation de la loi.

 

Les chauffeurs de taxi voient en Uber un concurrent déloyal qui fait l’impasse sur les coûts élevés des licences de taxi en Allemagne, les assurances et autres règlements.

Jusqu’à présent, Uber n’était interdit que localement, comme à Berlin ou à Hambourg.

Uber a annoncé vouloir faire appel de la décision.

« Nous attaquerons la décision et nous défenderons nos droits vigoureusement. »

 

Comme nombre de start-up, Uber oublie souvent le droit. Certains se demandent si elle n’escroque pas ses actionnaires de la première heure. Elle ne voit rien de mal non plus dans sa stratégie, révélée récemment, d’aller débaucher les conducteurs du service concurrent Lyft directement à bord, et de pratiquer un sabotage systématique du concurrent en commandant et en annulant au dernier moment le plus grand nombre de courses possible.

Pour cela, elle équiperait ses agents, nommés « ambassadeurs de la marque », de multiples cartes de crédit et téléphones mobiles, au cas où ils se feraient prendre, et leur fournirait un forum qui leur permet de voir si un chauffeur concurrent a déjà été recruté par un autre agent d’Uber.