Docker vient de conclure sa série D de financement en levant 95 millions de dollars (90 millions d’euros). Le tour de financement a été dirigé par Insight Venture qui a fait appel aux investisseurs existants AME Cloud Ventures, Benchmark, Greylock Partners, Sequoia Capital, Trinity Ventures ; et aux nouveaux investisseurs Coatue Management, Goldman Sachs, et Northern Trust.
La levée se baserait sur une valeur de l’entreprise de 1 milliard de dollars, ce que le PDG de Docker, Benjamin Golub, a refusé de confirmer.
La levée précédente de la série C, avait rapporté 40 millions de dollars sur la base d’une valeur, également estimée, de 400 millions de dollars.
Docker est une entreprise qui, sous le nom précédent de DotCloud, a failli faire faillite en 2013. Elle s’est alors, presque par hasard, reconvertie dans les conteneurs.
Ces derniers prennent rapidement de l’importance à mesure que le cloud poursuit sa croissance rapide. C’est une alternative aux machines virtuelles, qui offrent plus de sécurité que les conteneurs par séparation des processus, au prix de plus de consommations de ressources de traitement et de mémoire.
Les conteneurs utilisent à l’inverse beaucoup moins de ressources et démarrent nettement plus vite que des machines virtuelles, en apportant une virtualisation de l’environnement d’exécution (processeur, mémoire, réseau, système de fichiers,…) et non pas de la machine. Tous ces processus tournent dans la même instance de noyau qui les voit comme des groupes de processus. On parle de virtualisation légère ou de virtualisation au niveau du système d’exploitation.
La technique est loin d’être nouvelle, on pouvait déjà la trouver dans les BSD Jails au début des années 2000.
Elle s’est popularisée quand Google a annoncé qu’elle utilisait massivement les conteneurs : elle en démarrait deux milliards par semaine en 2014.
Docker a saisi l’opportunité et est rapidement devenu le standard des conteneurs, de leur gestion et de leur orchestration sur Unix, et en collaboration avec Microsoft, bientôt sous Windows Server (vNext).
L’entreprise de 150 employés offre les logiciels en open source, et vend une version payante appelée Docker Enterprise Hub.
L’entreprise n’aurait pas dépensé entièrement les sommes levées précédemment, mais se préparerait à embaucher pour développer les fonctionnalités recherchées par les entreprises en matière de sécurité, stockage et réseau.
Ces derniers temps, elle se développe aussi en externe, avec les acquisitions en mars 2015 de SocketPlane, une start-up de software-defined networking, et Kitematic, qui facilite l’utilisation de Docker sur des Mac.