Iliad SA veut profiter des concessions de la fusion 3 Italia et Wind pour se développer en Italie

En août 2015, C.K. Hutchison Holdings Ltd., la maison mère de 3 Italia S.p.A., et VimpelCom Ltd., la maison mère de Wind Telecomunicazioni S.p.A., avaient conclu un accord pour la création d’une entreprise jointe à 50/50 qui détiendrait les deux opérateurs mobiles italiens.

Nommé Hutchison 3G Italy Investments S.à.r.l, l’entreprise compterait 31 millions de clients mobiles et 2,8 millions de clients de lignes fixes.

Elle deviendrait le premier opérateur du quatrième marché mobile d’Europe.

Son chiffre d’affaires pour l’exercice comptable 2014 était de 6,4 milliards d’euros.

La fusion n’a toutefois toujours pas été autorisée par les autorités antitrust européennes, qui exigent plus de concessions.

Iliad SA, la maison mère de Free Mobile, en profite : les deux entreprises se sont mises d’accord avec l’opérateur français pour :

– Le transfert d’un portefeuille de fréquences 3G/4G de 2x35MHz équilibré (2x5MHz en 900MHz, 2x10MHz en 1800MHz, 2x10MHz en 2100MHz et 2x10MHz en 2600MHz) pour un montant de 450 millions d’euros dont le paiement est étalé entre 2017 et 2019 ;

– L’engagement d’acquérir plusieurs milliers de sites macro en zones denses proposés par Hutchison et VimpelCom ou loués à des tiers ;

– L’engagement d’activer soit un accord de RAN Sharing (partage de réseau) sur les zones rurales, soit d’acquérir sur cette zone plusieurs milliers de sites macro auprès des deux entreprises ou à des tiers ;

– Un accord d’itinérance 2G, 3G et 4G sur le réseau fusionné pour une période de 5 ans renouvelable à l’initiative d’Iliad une fois pour la même durée.

Le quotidien Les Échos croit savoir que le montant de la transaction s’élève à 1,5 milliard d’euros.

Iliad financera les investissements avec ses liquidités, et affirme que la transaction ne remettra pas en cause « le positionnement du Groupe comme un des opérateurs les moins endettés d’Europe ».

Si l’accord est approuvé par la Commission européenne, Iliad pourra développer son premier réseau mobile hors de France, et devenir le quatrième opérateur mobile en Italie.

La Commission européenne a fait échouer plusieurs fusions dans le secteur des télécommunications ces dernières années en Europe, malgré des concessions de plus en plus larges des acteurs, l’avenir de la transaction est donc incertain.

Elle pourrait toutefois apprécier l’entrée sur le marché italien d’un opérateur qui a bâti sa réputation sur des forfaits à bas prix.