La Ville de Paris menace de trainer Airbnb devant les tribunaux

Ian Brossat, Adjoint à la Maire de Paris chargé de toutes les questions relatives au logement, à l’habitat durable et à l’hébergement d’urgence, a confié lundi à l’AFP que la ville a écrit à cinq sites de location d’appartements pour exiger la suppression des logements dont les propriétaires n’ont pas respecté les nouvelles exigences officielles d’enregistrement.

Il s’agit d’Airbnb, HomeAway, Paris Attitude, Sejourning et Windu.

S’ils ne s’exécutent pas, ces fournisseurs de service seront traînés en justice, menace-t-il.

Paris, qui est l’une des trois villes les plus visitées au monde d’après un classement de Mastercard, est également le marché numéro un d’Airbnb, avec 65 000 propriétés listées.

Comme d’autres villes cosmopolites, Paris réagit à la menace des excès de la location touristiques d’appartements, qui encourage la spéculation immobilière, la fraude fiscale de propriétaires oubliant de déclarer leurs revenus, l’augmentation des loyers, le manque de logements disponibles, et menace, de façon déloyale selon certains, l’industrie hôtelière.

Depuis le premier décembre, toute personne désireuse de louer un logement sur une plateforme en ligne doit s’inscrire auprès de la Mairie, et indiquer un numéro dans les annonces.

En France, il est interdit de louer son logement principal plus de 120 jours par an. Tout revenu doit être déclaré, avec des charges spécifiques à partir de 32 900 euros de revenus annuels issus des locations.

D’après Brossat, seulement 11 000 propriétés ont été enregistrées, soit moins du cinquième des propriétés mises en location.

Plus de 1 000 annonces enfreindraient la nouvelle régulation sur Airbnb, et plusieurs centaines d’autres sur les sites concurrents.

Au début du mois, le gouvernement a fait venir un directeur d’Airbnb pour discuter d’un nouveau moyen de paiement de l’entreprise, suspecté de faciliter la fraude fiscale.

Révélée par Radio France, il s’agit d’une carte bancaire prépayée Payoneer délivrée à Gibraltar, un paradis fiscal, avec un approvisionnement depuis le Royaume-Uni. Airbnb se contente d’un numéro de passeport et ne vérifie pas l’identité du propriétaire.