737 MAX : les employés de Boeing se moquent de leur régulateur, de leur direction et n’y feraient pas voler leur famille

Fleuron de l’avionneur Boeing, déjà produit à 400 exemplaires, mis en service en mai 2017, le 737 Max s’est déjà crashé deux fois, en octobre 2018 et en mars 2019, causant 346 victimes.

La flotte est interdite de vol depuis, pour un coût de plus de 10 milliards de dollars de Boeing,en compensations aux compagnies aériennes clientes. L’exécrable gestion de la crise a coûté son poste à son CEO Dennis Muilenburg, sommairement remercié en décembre 2019, mais qui partira tout de même avec plus de 60 millions de dollars.

La lecture de nouveaux documents fournis au Congrès des États-Unis et au régulateur Federal Aviation Administration (FAA) par Boeing pourrait être insupportable les parents des victimes, consterner les élus et fâcher le régulateur.

Le représentant de l’Oregon Peter DeFazio, président du comité du transport et de l’infrastructure du Congrès déclare dans un communiqué de presse : *

« Ces nouveaux courriels sont incroyablement accablants. Ils brossent un tableau profondément troublant de tout ce que Boeing était apparemment prêt à faire afin d’échapper à l’examen des régulateurs, des équipages de vol et des voyageurs, alors même que ses propres employés tiraient des signaux d’alarmes en interne. »

Dans un message, un employé écrit que le Max a été « conçu par des clowns, supervisés par des singes. »

Dans un autre, un employé demande à un collègue s’il serait prêt à mettre sa famille dans un Max conçu avec les simulateurs utilisés. La réponse est non. Et les membres de la FAA assistant aux présentations de l’avionneur sont comparés à « des chiens regardant la télévision. »

Dans un courriel de 2018, un employé, faisant référence à un échange d’information avec la FAA affirme :

« Dieu ne m’a toujours pas pardonné pour mes dissimulations de l’an dernier. »

Dans une déclaration, Boeing prétend :

« Nous déplorons le contenu de ces communications et nous excusons auprès de la FAA, du Congrès des États-Unis, de nos clients et de tous les passagers aériens. Nous avons effectué des changements d’envergure dans l’entreprise afin d’améliorer les processus de sécurité, nos organisations et notre culture. Le langage utilisé dans ces communications, et certains des sentiments qui y sont exprimés, sont incompatibles avec les valeurs de Boeing, et l’entreprise prend des dispositions appropriées pour y répondre. »

Alors qu’après les logiciels de bord, la sécurité du câblage du 737 Max est remise en cause, on peut se demander si cet avion a encore un avenir.

Pour le secrétaire au Trésor Steve Mnuchin, la crise de Boeing pourrait coûter cette année 0,5 point de croissance aux États-Unis.

 

* Traductions: Le Diligent