Opinion: Facebook dévoile son vrai visage en faisant chanter l’Australie, prouvant une fois de plus que le groupe devrait être démantelé

Le gouvernement australien exige que les plateformes numériques rémunèrent correctement les éditeurs de contenus, un concept assez similaire à celui du droit voisin en Europe.

Google, après avoir menacé d’interdire son moteur de recherche en Australie, a finalement plié l’échine et commencé à signer des accords avec de grands groupes de presse australiens.

Facebook a pris une toute autre décision  : interdire unilatéralement et immédiatement aux Australiens de partager ou de lire des nouvelles, et à toute page d’utilisateur de partager des nouvelles.

Les nouvelles étant cette fois-ci prises dans un sens très large, celui qui convient le mieux à Facebook. Le groupe n’hésite pas à supprimer tous les liens des fils d’actualité d’organisations clés, telles que les autorités de la santé, de la météorologie, et ainsi de suite.

Y compris des sites gouvernementaux postant des informations sur des urgences.

Nonobstant le très dur retour de manivelle que pourrait lui opposer le public australien, il nous semble que Facebook a pris la meilleure initiative pour tout le monde.

Le grand public et les gouvernements de tous les pays qui ne l’avaient pas encore compris, vont enfin s’apercevoir du mépris total de Facebook pour ses utilisateurs, pour les lois et les réglementations qui gouvernent tout, sauf Facebook.

Ils se rappelleront peut-être maintenant que Facebook a ouvertement essayé de s’octroyer le pouvoir de la monnaie en créant la sienne, libra.

Ils se souviendront du rôle clé du régulateur irlandais de la protection des données, qui a tant œuvré pour que Facebook viole en toute impunité et à de multiples reprises les lois sur la protection de la vie privée et des données personnelles, au mépris des droits des citoyens des 28, et maintenant 27 États membres de l’Union européenne.

Ils se souviendront de la complaisance du Parlement européen qui a invité Mark Zuckerberg à venir s’expliquer sur des sujets de contentieux, notamment le scandale Cambridge Analytica, mais en lui permettant de ne pas répondre quand il n’en avait pas envie… Alors qu’il a l’obligation légale de répondre à toute question quand il est interrogé par le Sénat américain.

Ils se rappelleront avoir bien trop facilité les acquisitions de Facebook, et se souviendront de l’avoir complaisamment laissé ériger un duopole de la publicité numérique dans le monde, alors que les budgets de publicité hors numérique s’effondrent.

Il est grand temps de démanteler une entreprise qui se croit au-delà des lois et au-delà des États, et qui n’hésite pas à faire chanter des gouvernements. Il est grand temps de détruire une fois pour toutes, toutes les données personnelles de Facebook acquises illégalement, c’est-à-dire la plupart.