Apple perd des dirigeants clés de sa division de voitures autonomes

D’après Bloomberg, Apple a perdu de nombreux dirigeants clés de sa division de voitures autonomes, ce qui pourrait être interprété comme un signe qu’elle souffre de problèmes.

La division serait dirigée par Doug Field, un ancien de Tesla, avec une équipe de gestion d’une douzaine de dirigeants. Au moins trois sont partis cette année :

  • Dave Scott, qui aurait dirigé l’équipe de robotique liée à la division, est parti pour devenir CEO de Hyperfine, une entreprise de santé spécialisée dans l’imagerie par résonance magnétique de nouvelle génération ;
  • Jaime Waydo, qui aurait dirigé l’équipe de sécurité de la voiture autonome et des régulations, est partie pour devenir CTO de Cavnue, une jeune pousse spécialisée dans la sécurité des voitures autonomes sur les voies publiques ;
  • Benjamin Lyon, qui aurait contribué à lancer l’équipe originale, est parti en février pour devenir ingénieur en chef chez Astra, une jeune pousse de lancement de fusées.

Notons que Bloomberg évoque cette division et ce projet de voitures autonomes d’Apple, alors que l’entreprise n’a jamais confirmé son existence, même si certains de ses dirigeants ont déjà évoqué les voitures autonomes*. Tous les dirigeants cités travaillaient dans le « Special Projects Group« .

Et que l’on sait qu’Apple, l’entreprise à la plus grande capitalisation boursière au monde, ne peut pas se contenter des succès de ses produits et doit en lancer de nouveaux.

Depuis des années, les rumeurs vont bon train sur les projets d’Apple : d’une voiture autonome complète entièrement fabriquée en interne, à une voiture autonome fabriquée en partenariat avec un autre constructeur automobile, à un système d’aide à la conduite autonome ou d’autres sous-systèmes d’une telle voiture.

La raison de notre scepticisme est que l’industrie automobile est bien moins rentable que la haute technologie. Pour maintenir ses marges, il faudrait qu’Apple vende des voitures à des prix extraordinairement élevés.

Or, il faudrait déjà que le marché des voitures autonomes se concrétise, qu’on prouve qu’on peut les facturer bien plus cher que des voitures « normales », et qu’Apple, qui laisse fabriquer la plupart des ses produits par des tiers, acquière soit un savoir-faire de fabrication, soit trouve un partenaire.

Dans tous les cas, il existe de très nombreux concurrents, et les fabricants qu’une alliance avec Apple pourrait intéresser, vont certainement s’intéresser au partage des bénéfices tel qu’il se produit dans l’industrie des téléphones portables, où Google et Apple, à l’exception de Samsung, trustent tous les bénéfices.

 

* En juin 2017, Tim Cook, CEO d’Apple, affirma dans un entretien qu’Apple s’intéressait aux systèmes autonomes, dont les voitures autonomes, et considérait qu’il s’agissait sans doute du problème le plus compliqué pour l’intelligence artificielle. Qu’Apple estimait qu’il s’agit d’une technologie clé, sans pour autant qu’Apple ait défini un produit.