Ferme de minage de Bitcoin de Genesis Mining. Photo: Marco Krohn
Ferme de minage de Bitcoin de Genesis Mining. Photo: Marco Krohn

La Chine ferme des « mines » de cryptomonnaies

Lundi, la Chine a convoqué les dirigeants des plus grandes banques afin de réitérer son interdiction sur les services liés aux cryptomonnaies, prouvant ainsi qu’elle entreprendra autant que nécessaire pour supprimer les quelques vides juridiques restant contre l’interdiction de négoce de cryptomonnaies.

Car malgré l’interdiction depuis plusieurs années en Chine des cryptomonnaies et des offres initiales de jetons, ce pays concentre les trois quarts des mineurs de bitcoins de la planète, avec des conséquences écologiques et économiques désastreuses: dégagements massifs de carbone, pénuries d’électricité et d’eau.

Et les Chinois continuent d’échanger les bitcoins à l’aide des transactions pair à pair.

Ils peuvent acheter des cryptomonnaies avec des yuans, ou les vendre en yuans, grâce à des entreprises offshore, en utilisant un compte en banque ou un compte chez un fournisseur de service de paiement, pour commercer avec ces entreprises offshore, sans déclarer le but des transferts.

C’est pourquoi, lundi, il a été rappelé aux institutions financières chinoises qu’elles doivent identifier leurs clients avec des comptes sur les échanges de cryptomonnaies et les empêcher d’envoyer ou de recevoir de la monnaie.

Parallèlement des usines de « minage », doubles aberrations écologiques, sont fermées dans plusieurs provinces : on estime que 90 % de la capacité actuelle est neutralisée.

Une excellente nouvelle pour l’environnement chinois, une moins bonne nouvelle pour les autres pays dans lesquels les mineurs vont créer de nouvelles entreprises de minage.

Le bitcoin, après un pic spéculatif de 65 000 dollars causé par Elon Musk, qui cherche de nouveaux moyens de feindre la rentabilité de Tesla,  poursuit sa chute au regard de ces développements, à 32 000 dollars environ.

Toutes les cryptomonnaies sont touchées, y compris Ethereum, la deuxième la plus populaire, et Dogecoin, une blague de potaches devenue intense source de spéculation.

Le 10 juin, la police chinoise a annoncé l’arrestation de plus de 1 100 personnes suspectées de blanchiment d’argent à l’aide de cryptomonnaies.

Dans un contexte de lutte contre le réchauffement climatique, de pénuries toujours plus récurrentes d’eau, quand on sait que les cryptomonnaies sont à l’origine de fraudes massives, un facilitateur de blanchiment d’argent et le catalyseur clé des rançongiciels, nous pensons que, une fois n’est pas coutume, la Chine a pris les mesures que les démocraties n’ont pas le courage de prendre.