Tesla a construit illicitement des réservoirs chimiques en Allemagne

La construction de la « gigafactory Berlin » de Tesla, en fait une usine à Grünheide dans le Brandebourg, va sans doute prendre encore du retard, alors que la production de voitures électriques était censée démarrer cet été.

Grâce à une méfiante association de défense de l’environnement, qui a alerté le ministère de l’environnement après avoir photographié du ciel l’usine de Tesla, ce dernier a mené une inspection et constaté la construction illicite de trois réservoirs chimiques sur le site : Tesla avait demandé l’autorisation pour cinq réservoirs, reçu l’autorisation pour deux, et pourtant construit les cinq.

Elon Musk a dû se croire aux États-Unis, où il est habitué à violer la loi et les règlements, sans que les autorités ne réagissent, autrement que verbalement.

Tesla va donc recevoir une amende, a interdiction d’utiliser les réservoirs, et devra, logiquement, démanteler ces réservoirs.

Un porte-parole de l’Office national de l’environnement confirme une inspection approfondie de l’ensemble du chantier.

Tesla a lancé le chantier depuis des mois, alors que le permis de construire n’est toujours pas octroyé, le constructeur automobile n’envoyant pas les documents et les formulaires requis.

Tesla a déjà eu deux problèmes avec son usine : ses fondations sur pieux, pas autorisé, et l’installation d’un puits d’évacuation des eaux usées, sans permis, et non conforme à la législation sur les produits chimiques.

Les autorités du Brandebourg, qui ont octroyé 16 approbations préliminaires, sont sous pression, car ils accordent un traitement de faveur à Tesla. Les organisations de défense de l’environnement exigent un traitement standard et transparent.

Une fois annoncées les subventions aux fabricants de batterie par la Commission européenne, Musk, qui dépend pour toutes ses entreprises très largement de l’argent public, a immédiatement modifié les plans de l’usine de voitures électriques pour y ajouter une unité de production de batteries.

Afin de ne pas subventionner les entreprises chinoises en Europe, la Commission a imaginé d’exiger de la recherche sur les batteries en Europe. Par conséquent, Musk, qui frémit à l’odeur du milliard d’euros de subventions, s’est inventé une unité de recherche européenne.

On cherche en vain de la recherche sur les batteries chez Tesla, qui prétend détenir un avantage compétitif sur les batteries, mais les achète en fait chez Panasonic et CATL.

Musk, qui s’est pourtant déplacé en personne pour recruter, est bien loin d’avoir rassemblé l’effectif nécessaire pour la future usine.

On peut se demander dans quelle mesure ce n’est pas volontaire, alors que ses usines américaines et son usine chinoise sont bien loin d’exploiter leurs capacités de production.