La start-up de harcèlement en tant que service Peeple survivra t-elle au lancement de son application ?

Peeple, une start-up américaine qui va lancer prochainement une application mobile éponyme, a reçu beaucoup de publicité, parfois négative, cette semaine.

L’application se présente comme le Yelp pour les individus, et permettra de noter sur une échelle de 1 à 5 et de donner un avis sur toute personne.

La start-up promet que l’application « permettra de mieux choisir qui on embauche, avec qui on fait des affaires, avec qui on sort, qui deviendra notre voisin, colocataire, et qui enseigne à nos enfants. »

Julia Cordray, la cofondatrice, affirme que toutes les mesures sont prises pour assurer l’intégrité des avis : les censeurs autoproclamés doivent avoir 21 ans ou plus, un compte Facebook, et promettre de connaître la personne notée personnellement, professionnellement ou romantiquement. Pour ajouter une personne qui n’est pas encore dans la base de données, il suffit de connaître son numéro de téléphone portable.

Les personnes recevant des avis négations ont jusqu’à 48 heures pour s’inscrire et les contester.

Des gages d’intégrité parfaitement ridicules. L’application est clairement l’outil de rêve pour dénigrer, calomnier, humilier et harceler sans peur de représailles.

Qui plus est, une fois votre nom entré dans le système par quelqu’un, il est impossible de le faire supprimer, tout comme les notations et les avis qui s’y rattachent.

Ce qui est clairement illégal en Europe, et dans de nombreux pays où le citoyen a un droit de regard sur ses informations personnelles.

On aurait souhaité qu’une telle application ne voit jamais le jour, mais elle aurait reçu près de huit millions de dollars de financement.

Sans même lancer un débat philosophique ou éthique sur le fait d’assigner une valeur numérique aux êtres humains, l’application ne donne aucune garantie sur l’exactitude, les mesures contre les a priori, et se moque du consentement.

De très nombreuses voix s’élèvent contre cette application, qui a le pouvoir de ruiner la vie de nombreux citoyens. Les deux cofondatrices ont été vivement attaquées sur les réseaux sociaux. En totale antinomie avec le fonctionnement de Peeple, elles s’empressent d’effacer au plus vite les commentaires négatifs sur Facebook ou Twitter.