SoftBank déclare ses pires pertes annuelles en 39 ans

SoftBank a publié lundi les résultats financiers de son exercice fiscal terminé le 31 mars 2020.

D’une année sur l’autre, son chiffre d’affaires augmente de 1,5 % à 6,18 trillions de yens (53,35 milliards d’euros), et sa perte d’exploitation s’élève à 1,36 trillion de yens (11,77 milliards d’euros), contre un bénéfice plus élevé un an auparavant.

Il s’agit de la plus grande perte du groupe depuis sa création il y a 39 ans.

Le SoftBank Vision Fund, le plus grand fonds d’investissement du monde en technologie, avec une dotation d’environ 100 milliards d’euros, est passé de contributeur numéro un des profits du groupe à celui de contributeur numéro un de ses pertes.

À elle seule, la perte du SoftBank Vision Fund atteint 1,9 trillion de yens, soit 16,4 milliards d’euros.

Masayoshi Sun, fondateur du fonds comme du groupe, déclare durant la conférence téléphonique : *

« La situation est très difficile. Nos licornes sont soudainement tombées dans le ravin du coronavirus. Mais certaines d’entre elles exploiteront cette crise pour faire pousser des ailes. »

Une vision très partielle de la réalité : de graves problèmes affectaient le fonds dès le quatrième trimestre 2019.

Jack Ma, fondateur d’Alibaba Group, en a profité pour démissionner du conseil d’administration de SoftBank.

Sous la pression du fonds d’investissement « activiste » Elliott Management, son siège sera remplacé par trois nouveaux.

La plupart des pertes du fonds sont dues à la perte de valeur de ses investissements : la baisse du cours de l’action de Uber est responsable de 4,8 milliards de pertes, celle de WeWork de 4,3 milliards, et le reste du portfolio d’investissement cumule 6,9 milliards de pertes de valeur.

Les 69 milliards d’euros du fonds investis dans 88 entreprises ne valent plus que 64 milliards au 31 mars.

Les propres investissements du SoftBank Group ont également engendré des pertes, comme ceux dans WeWork et dans OneWeb, l’opérateur de satellite qui s’est placé le 27 mars sous la protection du chapitre 11 de la loi sur les faillites, sans doute parce que SoftBank lui a refusé un investissement préalablement consenti.

Pour soutenir le cours de son action, le SoftBank Group a eu recours à deux rachats d’actions de 4,3, puis de 17,2 milliards d’euros, et compte encore racheter pour 4,3 milliards d’actions.

 

* Traduction: Le Diligent