La Commission européenne a informé Amazon de sa position préliminaire selon laquelle l’entreprise a violé les règles antitrust européennes en faussant la concurrence sur les marchés en ligne.

En plus d’être le prestataire numéro un dans le monde de services d’informatique en nuage, les deux activités principales d’Amazon sont le commerce en ligne, et la place de marché, sur laquelle des vendeurs indépendants peuvent commercer en ligne.

Comme Amazon vend ses propres produits et services sur la même place de marché, Amazon est aussi en concurrence avec ses vendeurs indépendants.

Place de marché

Les autorités antitrust européennes ont communiqué leurs griefs à Amazon quand à ses abus supposés en tant que place de marché.

Elles s’émeuvent de son exploitation des données privées de ses vendeurs tiers à ses propres fins : quantité de produits commandés, envoyés, chiffre d’affaires du vendeur sur la plateforme, données liées aux envois, interactions des clients, y compris les activations de garanties.

Or ces données sont mises à disposition des employés d’Amazon en tant que vendeur sur la plateforme, et ses systèmes informatisés qui agrègent ces données afin de calibrer les offres d’Amazon et ses décisions d’affaires stratégiques au détriment des vendeurs tiers de la plateforme.

Ces données lui permettent de se concentrer sur les produits qui se vendent le mieux à travers les catégories, pour créer ses propres produits concurrents et / ou optimiser ses ventes concurrentes.

Pour la Commission, cette exploitation des données privées des vendeurs sur sa plateforme permet à Amazon d’esquiver les risques habituels de la compétition dans la distribution, et d’abuser de sa position dominante, en particulier sur les services à ses deux plus grandes places de marché en Europe : la France et l’Allemagne.

Commerce en ligne

La Commission a aussi décidé d’ouvrir une seconde enquête sur des pratiques d’affaires d’Amazon qui pourraient favoriser artificiellement ses propres offres ainsi que les offres des vendeurs qui utilisent ses services de logistique et de livraison (communément appelés les « vendeurs FBA»).

En particulier, la Commission veut déterminer si les critères qu’utilise Amazon pour sélectionner le gagnant de la « boîte acheter » et pour permettre aux vendeurs d’offrir leurs produits aux clients Prime, conduisent à des traitements préférentiels pour l’activité de distribution d’Amazon ou pour les vendeurs qui exploitent ses services de logistique et de livraison.

La vaste majorité des ventes est effectuée de cette manière.

Enfin, la deuxième enquête portera aussi sur la capacité des vendeurs de la place de marché à atteindre les utilisateurs Prime. Ce qui importe non seulement parce que ces clients Prime sont en constante augmentation, mais qu’ils dépensent nettement plus en moyenne que les clients non Prime.