36 des 50 États des États-Unis poursuivent Google pour abus de position dominante avec Play

Un groupe bipartisan de procureurs généraux de 36 États*, plus Washington DC, a poursuivi mercredi Google** en justice pour abus de position dominante avec son magasin Play Store.

Lors du rachat du système d’exploitation Android en 2005, l’entreprise promit d’en faire la fondation d’un écosystème ouvert. Google n’a pas tenu parole. Au contraire, l’entreprise a entrepris de fermer l’écosystème pour demeurer le seul intermédiaire entre les développeurs d’applications et les consommateurs.

Sans que la plupart de ces derniers ne le sachent, à chaque fois qu’ils achètent une application, un contenu numérique ou s’abonnent, Google s’offre une commission pouvant aller jusqu’à 30 %.

Afin de collecter et de maintenir cette commission « extravagante », Google aurait employé des tactiques anticoncurrentielles, en particulier avec des barrières technologiques et des contrats spéciaux, afin de minimiser et décourager toute concurrence dans la distribution d’applications Android, non seulement contre les magasins concurrents mais en s’assurant que les développeurs n’ont d’autre choix raisonnable que de distribuer via Play.

Sa conduite aurait porté atteinte aux intérêts des consommateurs comme des développeurs.

Même si, à la différence d’Apple, Google permet à d’autres compagnies de vendre des applications pour Android, son magasin Play Store est le magasin unique pré-installé sur le téléphone dans la plupart des pays : Google forcerait les vendeurs d’ordiphones à configurer ainsi leurs téléphones, ainsi que de pré-installer de nombreuses de ses applications, leur fournissant un avantage déloyal.

Résultat, Google contrôle 90 % du marché, et aucun autre magasin ne dépasse les 5 % de parts de marché.

Ainsi, Google s’est efforcé de neutraliser le Samsung Galaxy Store – Samsung est le premier fabricant de téléphones en volume au monde  et vend 60 % des téléphones Android aux États-Unis – en lui offrant de l’argent, plus un pourcentage des revenus du Play Store, lui interdisant de signer d’autres contrats exclusifs qui lui permettraient de distribuer des applications à succès, comme Fortnite.

Dans un billet sur son blogue publié mercredi soir, Google tente de se défendre, prétend que l’accusation est sans fondement.

Logiquement, les mêmes États devraient bientôt poursuivre Apple en justice pour les mêmes motifs dans son écosystème, iOS.

En plus de cette affaire, Google a également été poursuivi en justice en octobre dernier par 14 États, sur ses pratiques abusives dans les recherches sur mobiles ; en décembre par 38 États et territoires, sur ses pratiques pour son moteur de recherche ; et un troisième procès par 15 États sur sa mainmise sur la technologie de publicité numérique.