Fab 42, Arizona, l'usine la plus moderne de Intel
Fab 42, Arizona, l'usine la plus moderne de Intel

Intel remporte un projet militaire de fonderie

Le département de la Défense des États-Unis a attribué un contrat à Intel portant sur la fourniture de prestations commerciales de fonderie (usine à puces électroniques), dans le cadre de la première phase du projet RAMP-C (Rapid Assured Microelectronics Prototypes – Commercial), dont le but est de garantir l’existence d’un écosystème américain de fonderie pour des circuits intégrés de pointe et personnalisés, afin de répondre aux besoins critiques du département de la Défense.

Intel nouera des partenariats avec d’autres leaders de l’industrie, dont IBM, Cadence et Synopsis, afin de répondre aux besoins du gouvernement en établissant un écosystème de propriété intellectuelle sur les semi-conducteurs pour développer et tester des puces sur Intel 18A, sa technologie de fabrication la plus avancée.

Le fabricant de processeurs profite ainsi directement de la réalisation brutale, et pourtant évidente depuis des années, avec la pénurie de puces électroniques, que les États-Unis sont devenus presque entièrement dépendants, comme l’Union européenne et à peu près tous les pays, de Taïwan, de la Chine et de la Corée du Sud pour leurs besoins en puces électronique.

Pourtant, il est déjà l’un des seuls à produire la quasi-totalité de ses puces lui-même, et de posséder quelques fonderies aux États-Unis.

Pat Gelsinger est revenu en début d’année en tant que CEO, avec pour difficile mission de rattraper le retard accumulé par plusieurs CEO issus de la finance, et durant lesquels Intel a perdu le leadership technologique des procédés de fabrication de puces.

Il a décidé notamment d’un revirement stratégique : il souhaite que le groupe développe son activité de production de puces pour des tiers.

Aucun chiffre n’est évoqué, mais l’administration Biden a promis de consacrer plusieurs dizaines de milliards pour retrouver une certaine indépendance.

Dans le même temps, Intel accumule les retards : son superordinateur Aurora, qui devait être livré en 2021 au laboratoire national Argonne, pour un coût de 500 millions de dollars, ne le sera pas avant 2022, puisque la production de ses puces Ponte Vecchio et Sapphire Rapids est repoussée.

D’après Reuters, ce retard est la raison pour laquelle le département de l’Énergie des États-Unis s’apprête à acheter le superordinateur Polaris à AMD et NVIDIA.