On n’est jamais mieux servi que par soi-même: Google décide quelles publicités seront bloquées sur Chrome

À partir d’aujourd’hui, les utilisateurs de Google Chrome, le navigateur web le plus populaire du monde, ne verront plus douze types de publicités, décrétées intrusives par la Coalition for Better Ads.

Cette organisation a examiné 104 différents formats de publicité numérique pour décider lesquels devraient être bloqués, et lesquels devraient être autorisés.

Le problème : l’organisation est dominée par Google. Et Google est, de très très très loin, le numéro un mondial de la publicité numérique, avec presque 50 % du chiffre d’affaires du secteur. Le chiffre d’affaires publicitaire du numéro deux du secteur, Facebook, est deux fois inférieur à celui de Google. Et à part ce dernier, pas une entreprise de publicité numérique n’arrive à la cheville de Facebook.

Personne ne sera surpris d’apprendre qu’aucun format publicitaire de Google ne sera bloqué par Chrome.

L’idée est simple : supprimer suffisamment de publicités gênantes afin que l’internaute n’éprouve pas l’envie d’installer un bloqueur de publicité tiers, qui lui, risquerait de bloquer les publicités de Google.

Certains éditeurs de bloqueurs de publicité, comme Eyeo, n’hésitent pas à pratiquer le racket : ils se font payer pour placer les publicités d’un publicitaire sur le filtre des publicités acceptables, c’est-à-dire des publicités qui ne seront pas censurées par le bloqueur.

Google est l’une des entreprises qui paie des centaines de millions de ce racket.

Le Wall Street Journal a montré comment les membres de la Coalition for Better Ads, en particulier Google et Facebook, ont érigé des règles qui les avantage.

Alors qu’une règle interdit les publicités vidéos de démarrer automatiquement avec un niveau sonore audible, Facebook est tout simplement exempté.

Alors que les publicités qui font apparaître de nouvelles fenêtres sont interdites, BounceX en est exempté.

Alors que les publicités vidéos qu’on ne peut interrompre sont parmi les plus détestées, elles ne sont pas interdites par la Coalition for Better Ads, puisque Google en est l’un des grands diffuseurs, notamment sur YouTube (près de 4,4 milliards de chiffre d’affaires en 2017).

 

La publicité numérique : un secteur qui devrait intéresser plus les régulateurs.