VA245 : lancement Ariane 5 - 19 octobre 2018

ArianeGroup va supprimer 25 % de ses effectifs dans les trois ans

La direction d’ArianeGroup, la co-entreprise fondée en 2014 par Airbus et Safran pour développer Ariane 6, dirigée par Alain Charmeau, annonce la suppression de 2 300 emplois d’ici à 2022 à cause de la fin du développement de cette dernière et d’un contexte européen défavorable.

Elle table sur une réduction d’effectifs de 1 300 postes par non-remplacement des départs à la retraite et 1 000 départs, en partie par mobilité interne vers les maisons mères Airbus et Safran.

Le groupe, qui a embauché 1 500 personnes ces trois dernières années en France et en Allemagne afin de renouveler les compétences dans des domaines critiques, constate « une forte concurrence déséquilibrée, menée par des entreprises américaines fortement soutenues par un volume de commandes institutionnelles important ».

En 2017, sa filiale Arianespace et son lanceur Ariane 5 a cédé à la société SpaceX d’Elon Musk et son lanceur Falcon 9, le leadership du marché des lancements spatiaux. La situation a empiré en 2018 pour l’entreprise européenne.

Théoriquement, SpaceX est une société bénéficiaire, mais la créativité de Musk en matière de comptabilité est connue. Le milliardaire cherche actuellement un financement de 750 millions de dollars. Pour son avenir, l’entreprise parie sur le tourisme spatial et une connectivité globale Internet grâce au lancement d’une première constellation de plus de 4 000 satellites, puis d’une seconde de 7 500 satellites plus prêts de la Terre.

Sur ce plan, SpaceX est en retard sur OneWeb, qui compte le SoftBank Vision Fund parmi ses investisseurs.

Le vol inaugural d’Ariane 6 est prévu en 2020.

Alors que « toutes les grandes nations spatiales (USA, Chine, Inde, Russie, Japon) réservent leurs missions institutionnelles aux lanceurs nationaux qu’ils financent et ferment leurs marchés à la concurrence », Ariane ne peut compter que sur trois commandes institutionnelles : Galileo, le système de positionnement par satellite concurrent du GPS et CSO-3, Composante Spatiale Optique, un satellite à très haute définition optique de la Direction Générale de l’Armement.

Le groupe déplore « l’absence de préférence européenne actée pour les lancements institutionnels, associée à un volume très faible de commandes ».

La direction note que l’objectif de réduction de capacité anticipe la conférence des 22 États membres de l’Agence Spatiale Européenne de 2019, mais qu’il pourrait être révisé en fonction de ses résultats.

Notamment pour l’ingénierie, en quête de nouveaux projets européens alors que le développement d’Ariane 6 est terminé.