L’attitude de Google vis-à-vis de RISC-V a considérablement évolué en un semestre.
RISC-V est une architecture ouverte et libre de jeu d’instructions de processeur, conçue initialement par la division informatique de l’université de Californie à Berkeley.
Aujourd’hui, elle est de facto l’une des principales menaces des architectures propriétaires telles que ARM, qui domine le monde des appareils mobile, et x86/x64 d’Intel, qui domine le monde des ordinateurs et des serveurs.
Outre son intérêt financier (aucune redevance), un de ses principaux avantages serait de ne pas avoir à traîner de bagages technologiques derrière elle, pour des raisons de compatibilité, comme c’est le cas de la plupart des architectures concurrentes.
Lors de la dernière conférence I/O, Google répondait qu’elle suivait l’évolution de RISC-V.
Lors du sommet RISC-V en décembre, Lars Bergstrom, directeur de l’ingénierie d’Android, dans un discours inaugural, a affirmé qu’il souhaitait que RISC-V soit perçue comme une plateforme de premier plan pour Android, à l’image d’ARM.
Tout en reconnaissant qu’optimiser le système d’exploitation mobile pour RISC-V nécessitera « beaucoup de travail » et qu’il faudra des années pour y parvenir.
Du code pour RISC-V est toutefois intégré officiellement depuis septembre à AOSP, le nom officiel du projet ouvert Android.
Une branche du projet pour riscv64 serait disponible et fonctionnelle, mais se limiterait à la ligne de commande.
Un émulateur sera disponible au premier trimestre promet-il.
Il lui restera à convaincre les développeurs que le portage d’Android sur RISC-V sera meilleur que celui sur x86.
Alors que ARM est devenu le numéro un des processeurs pour mobiles avec une stratégie non discriminatoire de vente de licence à qui veut, et de laisser la production physique des puces à d’autres, l’entreprise britannique inquiète depuis son rachat par le japonais SoftBank, et sa vente ratée à NVIDIA.
D’autant qu’elle a entamé une guerre juridique avec son premier client, Qualcomm.