Droits voisins : Google menace de priver les Australiens de son moteur de recherche

Alors que Google a annoncé jeudi la signature d’un accord en France avec l’APIG portant sur la rémunération des droits voisins, l’entreprise menace l’Australie de lui retirer son moteur de recherche si une loi la forçant de négocier le paiement de la presse pour son exploitation en ligne était adoptée. Un ultimatum lancé lors de l’auditon au Sénat de Mel Siva, directeur de Google Australia.

Facebook a quant à elle menacé de retirer toutes les nouvelles de ses fils d’actualité.

En d’autres termes, ces deux entreprises menacent l’Australie d’abuser encore plus de leurs positions dominantes, afin de faire la loi dans une nation souveraine.

Scott Morrisson, le Premier ministre, a répondu que l’Australie ne répondrait pas aux menaces :

« Permettez-moi d’être clair. L’Australie établit des règles pour les choses que vous pouvez faire en Australie. C’est fait dans notre parlement. C’est fait par notre gouvernement. Et c’est ainsi que les choses fonctionnent ici en Australie et les gens qui veulent travailler avec cela, en Australie, vous êtes les bienvenus. Mais nous ne répondons pas aux menaces. »

En avril 2020, le gouvernement fédéral de l’Australie a demandé à son autorité de la concurrence, l’Australian Competition and Consumer Commission (ACCC) de développer un code de conduite obligatoire pour contrôler les accords commerciaux entre les géants du numérique et les médias, et dont le but principal est de faire payer par les premiers les contenus produits par les seconds.

Ce qui est semblable aux droits voisins prévus par la réglementation européenne sur les droits d’auteur.

En 2020, Google faisait déjà savoir qu’elle n’avait pas l’intention de payer pour exploiter les contenus des créateurs de contenus australiens, en particulier la presse.

Il nous semble que cette situation illustre d’une part, l’urgence d’une concertation internationale sur le démantèlement de géants du numérique devenus incontrôlables et sans foi ni loi.

D’autre part, on aimerait bien que Google mette sa menace à exécution, et que les 19 millions d’Australiens qui ont recours à son moteur de recherche s’aperçoivent vite que grâce à d’autres moteurs de recherche de qualité (Bing, Qwant, Duck Duck Go, etc.), personne n’a besoin d’un moteur de recherche de Google.